Le service de la voirie de la mairie de Mitsamihuli peine à assurer sa mission quotidienne de ramassage des ordures depuis quelque temps. Celles-ci traînent de temps en temps au niveau des dépotoirs temporaires. Chose inhabituelle dans cette commune, où l’actuel maire a déjà fourni un camion neuf à ce service. La situation commence donc à préoccuper les habitants, inquiets de voir s’amasser des saletés dans les ruelles.
Hier jeudi, dans son bureau, le maire, Aboubacar Ahmed, semblait dépassé par les événements. Pourtant, il est resté persuadé que le problème qui affecte le service de la voirie n’est pas insurmontable. Il a tenu à rappeler que le ramassage des déchets a toujours été «programmé et régulier ». « Notre commune, composée de six localités, a grandi.
Ces derniers temps tout a basculé alors que tout ne dépend pas directement de la mairie. Parce que le camion est opérationnel et que nous essayons plus ou moins de ramasser les ordures», s’est-il défendu. Aboubacar Ahmed reconnaît avant tout que le ramassage des déchets ménagers ne se fait plus comme avant.
Mercenariat ou revenu mensuel
Il reconnait par ailleurs que si le recouvrement de l’écotaxe est «paralysé», c’est une chose qui devait arriver. «Parce que nous ne ramassons pas régulièrement les ordures. Nous traversons une crise liée beaucoup plus à une insuffisance du personnel au niveau du service de la voirie. Le personnel que nous possédons est insuffisant et n’est pas assez jeune pour pouvoir répondre à la demande actuelle. Il est question de rajeunir notre personnel », explique-t-il.
Il y a d’ailleurs lieu de se demander pourquoi le rajeunissement du personnel pose problème, dans ce contexte de chômage endémique. Le maire du chef-lieu du Nord regrette par ailleurs que les jeunes chômeurs non diplômés n’acceptent pas de travailler dans le ramassage des ordures. Selon lui, ces jeunes préfèrent les emplois payés à la tâche. «Beaucoup de jeunes souhaitent être payés juste après un travail journalier. Dans le service voirie, nous ne payons pas moins de 70 mille francs à la fin du mois.
Le besoin est là mais nous ne trouvons pas de jeunes intéressés. Tout jeune prêt à signer le contrat pour un revenu mensuel sera le bienvenu. Je profite sincèrement de cette occasion pour annoncer à nouveau que nous recrutons dans ce service», lance-t-il. Aboubacar Ahmed pointe par ailleurs du doigt l’Agence nationale de gestion des déchets (Angd) et le ministère de l’Urbanisme. «Notre mairie mérite d’être accompagnée par ces deux institutions car la machine est au moins lancée. Elles ne me soutiennent pas durant ces années que j’essaie de maintenir le cap. Nous le méritons après ces années d’efforts», pense-t-il.