Après de nombreux mois de turbulence, faits de motion de déchéance et de période de transition, un nouveau vent devrait souffler au sein de la mairie de Moroni. La démission entérinée le 26 mai dernier du maire Hassan Mohamed Halidi dont le mandat n’aura duré que deux ans et demi, devait être suivie d’une nouvelle élection pour élire son remplaçant. C’est désormais chose faite.En effet, un scrutin a été organisé samedi dernier au foyer Casm de Mtsangani, présidé par le maire sortant et les commissaires de la Commission électorale nationale indépendante(Ceni), Nassabiya Hassane et Maoulida Saodiki.
“Une victoire écrasante”
51 conseillers élus et chefs de quartier de Moroni sur 53 ont répondu à la convocation de Hassan Mohamed Halidi qui souhaite “redorer l’image de la ville” en misant sur “l’alternance démocratique”. Dans une ambiance plutôt tendue, deux candidats se sont prononcés pour être à la tête de la plus grande commune du pays. Il s’agit de l’ancien député, Abdoulfatah Said Mohamed, et du premier adjoint du bureau exécutif sortant, Abdallah Mohamed.
Le vote aura vu le premier l’emporter, avec 31 bulletins récoltées, soit 62% des voix, contre 19 bulletins pour le deuxième, un bulletin frappé de nullité. Le nouveau maire de Moroni entend redonner à la capitale ses lettres de noblesse, en faisant d’elle, “un lieu où il fait bon vivre”. Dans cette tâche, Abdoulfatah Said Mohamed sera accompagné de Mhoussine Bacar, Abdulla Sadd et Samra Bacar Kassim, lesquels composent le nouveau bureau exécutif. Mais à en croire le tout nouveau maire, ce dernier ne serait pas effectif, et que “les portes restent ouvertes à tout un chacun soucieux de contribuer au renouveau de Moroni”.
Bien que la Ceni se félicite de la tenue de cette élection, des membres du bureau exécutif sortant fustigent “sa crédibilité”. Principale “entorse à la loi”, la rapidité supposée qu’aura pris l’organisation du scrutin qui, selon l’article 28 de la loi de la décentralisation, “doit intervenir dans les quinze jours qui suivent les vacances ou la démission du maire”. Certains élus avaient estimé que “les choses sont allées vite”. Ce qui a littéralement nourri une forte colère chez les adjoints du maire sortant. “La souveraineté du conseil communal a tout simplement été bafouée. Cette élection n’a pas lieu d’être puisque seul le premier adjoint du maire est habilité à la convoquer, chose qui n’a pas été faite”, devait dégoupiller le conseiller Jean Mone Ahmed. Les membres de la Ceni, quant à eux, estiment s’être “appuyés sur la loi électorale pour organiser ce vote”.
