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Commune de Washili ya Mbwani I La longue absence du maire suscite l’incompréhension

Commune de Washili ya Mbwani I La longue absence du maire suscite l’incompréhension

Société | -   Mhoudini Yahaya

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«Réunis dimanche pour statuer sur une décision, huit conseillers (et un chef de village) ont accepté que le maire soit déchu. Son premier adjoint et son directeur de cabinet ont même voté pour sa destitution sans compter son deuxième adjoint qui, lui aussi, dit approuver la démarche mais malheureusement n’a pas pris part au vote pour des raisons de santé. Donc, la décision est prise mais nous ne pouvons agir sans la décision du ministère de l’intérieur qui est notre arbitre», a relaté Mohamed Rachad.

 

En voyage à l’étranger depuis maintenant huit mois pour «de raisons de santé», selon les propos de son troisième adjoint, Ali Said, le maire de la commune de Washili ya Mbwani, Hassane Abderemane, a suscité l’intérêt des élus qui ont convoqué dimanche dernier une réunion extraordinaire du conseil municipal dont le principal objectif était de déposer une motion de destitution.

Le conseiller municipal, Rachad Mohamed, a d’abord fait savoir qu’après les élections municipales, la commune de Washili est celle qui a toujours connu la paix et le calme comparé à d’autres communes. « Lorsque je n’ai pas gagné l’élection, je n’ai jamais dérangé celui dont le choix a été porté par les électeurs. Mais la loi sur la décentralisation stipule que chaque année les élus doivent être convoqués quatre fois en session ordinaire et mentionner l’ordre du jour qui doit être discuté. J’aimerais faire savoir que durant toute l’année 2021, nous n’avons pas été convoqué et 2022 c’est la même chose», a-t-il avancé.

Le ministère de l’Intérieur devra trancher

Une première réunion organisée le 12 de ce mois s’est ténue avec dix conseillers présents à la réunion. Il faut rappeler que les conseillers municipaux sont au nombre de dix-huit. Une initiative de destitution ne peut être valable tant que le quorum des deux tiers n’est pas été atteint. «Réunis encore ce dimanche pour statuer sur une décision, huit conseillers (et un chef de village) ont accepté que le maire soit déchu.

Son premier adjoint et son directeur de cabinet ont même voté pour la destitution du maire sans compter son deuxième adjoint qui, lui aussi, dit approuver la démarche mais malheureusement n’a pas pris part au vote pour de raisons de santé. Donc la décision est prise mais nous ne pouvons agir sans la décision du ministère de l’Intérieur qui est notre arbitre», a relaté Mohamed Rachad.


Pour sa part, le préfet de la région de Washili-Dimani, Ismaila Madi, a d’abord avancé que le maire est en déplacement pour le compte de la commune mais aussi pour des soins. «Le maire a toujours fait appel à nous élus et je rappelle qu’en 2020 et 2021, la mairie a siégé en conseil et tout le monde a été convoqué. Donc si certains ont préféré ne pas répondre, dans ce cas-là on y peut rien.

Lorsque j’ai appris c’est que le conseiller municipal Rachad Mohamed prévoit d’organiser, je l’ai contacté et lui ai fait savoir que toute démarche doit se conformer à la loi. Il m’a répondu en me demandant qui j’étais pour m’immiscer dans les affaires de la commune de Washili ya Mbwani. En tant que préfet de la région Washili-Dimani, mon rôle est de veiller au bon fonctionnement et au respect des lois dans la commune. 

L’article 111 de la constitution comorienne stipule que le représentant de l’Etat a la charge des intérêts nationaux dans l’île et assure le contrôle de la légalité des actes de la commune. Je ne permettrais à quiconque d’être une source de conflit dans cette région», a prévenu Ismaila Madi.
Notons que le retour aux Comores du Maire Hassane Abderemane est prévu pour le 2 juillet.

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