Le service de la voirie de la commune d’Itsahidi ne fonctionne toujours pas correctement, et c’est une situation qui ne date pas d’aujourd’hui. Des appuis financiers successifs, apportés par diverse organisations, n’ont pas suffi à le mettre sur pied. L’on peut citer notamment une aide de dix millions de l’Unicef et d’autres apports provenant d’autres sources, dont la diaspora de Fumbuni. Un camion et des poubelles provenant de cette assistance sont d’ailleurs maintenant hors service.
Et dans le cadre du partenariat qui lie la mairie et Telco, la première a bénéficié d’un million deux cent mille francs, destinés à l’entretien de deux motos-bennes achetées grâce à un financement de L’institut de la francophonie pour le développement durable (Ifdd). Mais encore une fois ces motos sont hors d’usage. Il faut dire que les maires successifs avancent le même motif pour justifier cet échec, à savoir le refus de la population de payer pour assurer la pérennisation du service.
L’écotaxe instaurée par l’actuel maire, Housssounali Attoy, payable via Mvola, n’échappe pas à ce boycott. Selon une source proche du dossier, il existe un « comité d’hygiène » dans la même commune, qui s’occupe de la voirie, indépendamment de la mairie. Ce comité loue un camion pour quarante mille francs la journée, grâce aux recettes collectées lors des activités coutumières. Le camionneur travaille deux fois par semaine avec les agents du service de la voirie, qui sont aussi pris en charge par ce même fonds.
L’écotaxe serait, selon lui, un instrument à la seule discrétion du maire. Le maire, de son côté, admet bien que les gens rechignent à payer l’écotaxe, mais il projette malgré tout d’étendre son mode de collecte via Mvola aux services liés à l’état civil également. « Je voudrais appliquer le même mode opératoire pour chaque papier administratif de la mairie, même si mes adjoints ne partagent pas cette idée », affirme t-il.
Par Said Toihir