À l’occasion du cinquantenaire de l’Indépendance des Comores, la fondation Ahmed Abdallah Abderemane, en collaboration avec la famille du défunt, ses amis et proches, a organisé, le jeudi 3 juillet dernier dans l’après-midi, une cérémonie commémorative et de prières en mémoire du feu président Ahmed Abdallah Abderemane. L’événement a rassemblé de nombreux compatriotes, anciens et actuels responsables politiques, proches du défunt, jeunes et médias, pour honorer celui que beaucoup considèrent comme le père de l’Indépendance des Comores, et implorer la grâce divine en sa faveur.
Des danses traditionnelles et folkloriques ont animé la journée. La cérémonie a débuté par une lecture collective du Saint Coran, suivie de l’hymne national, avant de laisser place aux discours et témoignages rappelant les actes marquants et le patriotisme de celui qui fut le premier président de l’État comorien indépendant.
Dans son allocution, Mahamoud Ahmed Abdallah Abderemane, l’un des fils du défunt président, a dressé un bref portrait politique de son père. Il a rappelé son engagement en faveur de l’unité nationale, de la liberté et de la souveraineté. « Il y a cinquante ans, un homme patriote et visionnaire traçait, dans une modeste pièce de sa maison, les premières lignes d’un texte fondateur. Bref dans sa forme, mais immense par sa portée, ce texte ouvrait la voie à un long mais lumineux chemin : celui de la liberté et de la souveraineté nationale », a-t-il déclaré. Et d’ajouter : « Sans cet acte fondateur, sans cette rupture historique, nul ici ou ailleurs n’aurait pu rêver à son plein accomplissement ni espérer se réaliser selon ses propres aspirations. »
Les témoignages recueillis ont mis en avant « l’esprit de partage et de cohésion dont faisait preuve le président Ahmed Abdallah Abderemane, au-delà des clivages sociaux et politiques ». Il œuvrait pour « un climat d’harmonie en s’adressant aussi bien aux notables, aux femmes, aux jeunes qu’aux responsables politiques, sans distinction ».
Pour Hadidja Omar Tamou, fille d’un fervent défenseur du régime Abdallah, l’ancien président plaçait une grande confiance dans les femmes, qu’il n’hésitait pas à nommer à de hautes fonctions, comme la direction de l’École nationale de santé, entre autres.
De son côté, le grand cadi Saïd Mohamed Athoumane a estimé que la célébration de ce cinquantenaire symbolise un héritage historique précieux, porté par un homme qui a payé de sa vie le prix de son engagement pour la nation. « Le président Ahmed Abdallah Abderemane a offert à son peuple ce qu’aucun bien terrestre ne saurait égaler : la liberté d’être et la souveraineté de décider par soi-même », a-t-il affirmé. Le cadi a conclu en remerciant l’ensemble des participants pour leur volonté commune de rendre hommage à « un homme qui, par son combat pour la décolonisation, a restitué au peuple comorien sa dignité en proclamant unilatéralement l’indépendance des Comores ».