Les Comores et la Banque mondiale entrent dans un élan de coopération qui se recycle au gré des impératifs conjoncturels et à la dynamique du pays après la série noire des chocs ayant mis à rude épreuve les politiques de développement. Reçue hier par le ministre des Finances, du budget et du secteur bancaire, Mze Abdou Mohamed Chanfiou, Victoria Kwaka, l’air enthousiasmé, déclaré vouloir soutenir les Comores à mieux profiter de la coopération financière avec la Banque mondiale pour tirer les secteurs de développement vers le haut et construire les bases d’une croissance économique.
La vice-présidente de la Banque mondiale s’est montrée beaucoup plus sensible à la spécificité du pays et l’intérêt que porte l’institution dont elle représente dans certains pays d’Afrique dont les Comores. «Je suis là pour signaler l’importance de ce partenariat avec votre pays pour la Banque mondiale. Et surtout pour assurer à tout le peuple des Comores que nous sommes engagés en tant que Banque mondiale pour soutenir le développement du pays», a-t-elle déclaré à l’issue de son premier entretien avec l’argentier de l’Etat.
Le cyclone Kenneth, la pandémie de Coronavirus et le conflit en Ukraine ont fondamentalement nuit aux efforts de redressement socio-économique du pays. Les soutiens apportés ces quatre dernières années visaient à permettre à l’Union des Comores à faire face à ses défis immédiats comme les projets de filets sociaux ou d’appui au secteur de la santé, permettant respectivement d’aider les familles vivant dans une extrême vulnérabilité après le passage du cyclone Kenneth et d’équiper les centres de santé après les leçons tirées de la Covid-19.
Une autre phase du plan de résilience
Cette fois, l’institution souhaite consolider ses interventions en ciblant des secteurs potentiellement promoteurs. La Banque mondiale cible désormais tous les volets et a mis les moyens conséquents. Le montant cumulé des fonds est estimé à « 385 millions de dollars » tous secteurs d’intervention confondus. «C’est un signal fort », s’est réjoui le ministre des Finances, Mze Abdou Mohamed Chanfiou. «C’est une visite qui montre bien l’intérêt qu’accorde la Banque mondiale à notre pays et les efforts consentis pour le mettre sur les rails de la croissance et du développement. C(est la preuve que le Plan Comores Emergent bénéficie du soutien des grands bailleurs et partenaires internationaux», a-t-il mentionné, rendant hommage à Victoria Kwaka « pour son indéfectible soutien à l’Union des Comores ».
On compte, à ce jour, douze grands projets engagés par la Banque mondiale. Les deux parties partagent le même constat sur la nécessité de diversifier les interventions pour permettre, en amont, au pays de retrouver les fondements nécessaires à son réel décollage.
Energie, Santé, infrastructures, secteur alimentaire, changements climatiques, l’institution souhaite accompagner l’Union des Comores à passer une autre phase de son plan de résilience. «Nous voulons travailler sur la croissance du pays qui est très faible », a souligné Victoria Kwaka, ajoutant l’intention de son institution d’élargir son champ d’intervention dans «l’agriculture, le tourisme, l’éduction qui constituent des atouts très importants» et tous les secteurs qui peuvent aider «à une croissance inclusive».
Pour elle, « le sujet de la croissance » est très important avec «le besoin de soutenir le secteur privé» à retrouver une dynamique à la hauteur des enjeux actuels du développement. «Nous sommes dans beaucoup de secteurs, nous travaillons sur le secteur à travailler aider beaucoup plus la croissance», a encore insisté Victoria Kwaka. «On va continuer les discussions avec son Excellence le président Azali Assoumani », a-t-elle indiqué.La vice-présidente régionale de la Banque mondiale poursuivra ses visites de terrain et ses rencontres techniques dans la journée du mercredi 6 mars avec les partenaires des Comores, le secteur privé et des associations de la société civile avant de s’envoler ce jeudi 7 mars pour l’île de Mohéli.