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Comores-Corée du Sud I Un éventail de projets exposé au président sud-coréen

Comores-Corée du Sud I Un éventail de projets exposé au président sud-coréen

Société | -   A.S. Kemba

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Les Comores et la République de Corée veulent renforcer leur partenariat dans quatre domaines prioritaires : l’agriculture, l’adaptation aux changements climatiques, l’économie bleue, les énergies vertes et la gestion durable des déchets. Des opportunités d’investissements aux Comores ont été défendues par la partie comorienne en marge d’un mini-forum économique entre officiels africains et hommes d’affaires sud-coréens.

 

Les Comores, par le biais du chef de l’Etat, ont soumis un éventail de projets à la Corée du Sud à l’occasion d’une rencontre bilatérale entre Azali Assoumani et Yoon Suk-Yeol qui a eu lieu au palais présidentiel à Séoul en marge du sommet Afrique-Corée du Sud. Les dirigeants des deux pays souhaitent miser beaucoup plus sur quatre domaines : l’agriculture, l’adaptation aux changements climatiques, l’économie bleue, les énergies vertes et la gestion durable des déchets. La délégation comorienne était composée, entre autres, des ministres Houmed M’saidie, Ahmed Ali Bazi, des conseillers Hamada Madi Bolero, Ahmed Ali Amir et de l’ambassadeur et ancien ministre Maoulana Charif.

Les innovations sud-coréennes en matière agricole

«Le président Azali a souligné l’importance de l’innovation et de la recherche pour développer des cultures résistantes au changement climatique, soulignant la collaboration devant être établie entre l’Afrique et la Corée du Sud, en termes d’échanges, de formation mais aussi d’investissements dans des infrastructures de qualité, en vue de développer une agriculture plus durable», a-t-on indiqué. Le chef de l’Etat, qui s’exprimait au cours d’une rencontre baptisée «l’avenir que nous construisons ensemble, unité agricole en Corée et en Afrique», a loué «le fort potentiel sur le plan agricole» mais reconnait en même temps que «le continent africain fait face à de nombreux défis et que le changement climatique ainsi que tous les bouleversements qui en découlent tels que les inondations ou encore une perte de la biodiversité sont des facteurs qui affectent grandement le potentiel agricole africain».


Les autorités comoriennes souhaitent ainsi bénéficier de l’expertise de la Corée du Sud pour disposer des nouvelles techniques culturales devant aider le secteur agricole comorien à mieux faire face aux effets néfastes des dérèglements climatiques. Alors que le pays est confronté à des scènes épisodiques d’inondations qui détruisent les récoltes et plongent les agriculteurs comoriens dans le désespoir avec son lot de perte de revenus surtout en milieu rural, «le président Azali a souligné l’importance de l’innovation et de la recherche pour développer des cultures résistantes au changement climatique», selon un compte-rendu de la délégation comorienne.
À l’issue des échanges entre les deux chefs d’Etat, les deux pays ont entériné «un mémorandum d’entente sur la coopération agricole» signé par les ministres Houmed M’saidie et Song Mi-Ryung. «La République de Corée est un atout pour l’agriculture africaine face aux effets indésirables du changement climatique. Le renforcement de notre coopération en matière agricole apportera une valeur ajoutée sur le plan de la productivité et de la durabilité de notre agriculture», a encore déclaré Azali Assoumani qui a «salué la réussite de la République de Corée notamment dans le domaine agricole, le pays ayant passé d’une économie agricole artisanale à une économie industrialisée et performante».


Les Comores, en bonne voie vers le mix énergétique, ont profité pour annoncer la transition engagée par le pays vers les énergies vertes et la promotion de l’économie bleue pour être en droite ligne avec leurs engagements internationaux en matière de decarbonisation et de préservation des écosystèmes marins et terrestres. Bien que l’archipel ne produise pas assez de gaz à effet de serre mais le niveau actuel, conjugué aux effets climatiques, compromet, en amont, les politiques de résilience engagée, encore insuffisantes, pour résister aux nouveaux aléas de la nature.

Devant ses homologue africains qui échangeaient sur un autre thème intitulé «la decarbonisation et à la réponse au changement climatique», Azali Assoumani n’a pas manqué de souligner «la spécificité des États insulaires en développement, tels que les Comores, où les ressources halieutiques et agricoles sont fortement menacées par le changement climatique», avant d’évoquer «les initiatives entreprises dans son pays et qui tendent vers une transition énergétique verte, telles que l’exploitation de l’énergie géothermique du volcan Karthala ou la multiplication des centrales photovoltaïques». Un programme de gestion durable des déchets a été longuement discuté. La partie comorienne devrait soumettre un plan global de lutte contre les déchets sous la houlette de l’Agence nationale de gestion des déchets (Angd).

Un appel à la solidarité internationale

Rappelant la grande rencontre organisée à Moroni en juin 2023 sur l’Economie bleue alors qu’il était président en exercice de l’Union africaine et qui a abouti à «La Déclaration de Moroni», Azali Assoumani a renouvelé son appel à la solidarité internationale, appelant les décideurs mondiaux, africains en particulier, à considérer le phénomène des changements climatiques comme le premier des combats à gagner en Afrique pour mieux allier efficacement développement et prospérité des peuples.
Revenant toujours sur ces défis liés aux changements climatiques, le nécessaire équilibre des écosystèmes et les plans de résilience des pays insulaires, «le président Azali a rappelé que l’Union des Comores s’est engagé à réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais que cet engagement ne peut être concrétisé sans un soutien financier international» avant de lancer «un appel aux partenaires internationaux à soutenir les efforts du pays, visant à lutter contre le changement climatique, mais aussi à investir dans le développement durable du pays». Il est à noter que la Corée du Sud, outre ses appuis ponctuels aux Comores notamment en matière de protection de l’enfance, avait soutenu un vaste programme dans le secteur agricole piloté par son agence de coopération internationale (Koica).

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