Le fonctionnement régulier des services de Comores Télécom est suspendu à la nomination de nouveaux directeurs opérationnels et autres chefs d’agence. Certes, l’opérateur historique multiplie les pylônes dans les régions et continue à fournir ses services de télécommunications. Mais son administration est paralysée après la suspension de l’ancienne équipe dirigeante. Seul dans le navire, le nouveau directeur général presse les autorités à procéder à la nomination des nouveaux directeurs opérationnels dont la compétence revient de droit au ministre de tutelle. Msa Mladjao a mis fin aux fonctions de presque tous les directeurs opérationnels, chefs de services et chefs d’agence dans sa note N°2019/227/Ct/Dg, signée le 19 août dernier. Depuis, les tractations en vue de la nomination d’une nouvelle équipe n’aboutissent pas. Toujours est-il que les discussions se poursuivraient. jusqu'à hier soir, aucune nouvelle sur la nomination de la nouvelle direction.
Une capacité de production de 30%
On ignore les raisons de ce retard dans la nomination de la nouvelle direction de Comores Télécoms. «Il y a blocage mais tout devrait se régler dans quelques jours», affirme-t-on de sources proches du dossier. La société d’Etat fait face à ses pires périodes de turbulences financières depuis son entrée en service en 2004. Le nouveau patron a annoncé vouloir poursuivre des mesures drastiques d’assainissement pour sauver l’entreprise de la débandade financière. Plus d’une soixantaine d’agents ont été suspendus, il y a quelques semaines, officiellement «pour faux diplômes». Mais les chiffres effarants de Comores Télécoms, proches du rouge, ont beaucoup pesé dans la décision de l’ancien comptable. «Nous n’avons pas le choix, il faut agir», a déclaré M’sa Mladjao au cours d’une interview accordée à la radio nationale. On apprend que l’entreprise affiche «un résultat net déficitaire de plus de 3 milliards et un chiffre d’affaires prévisionnel de 12 milliards» avec une capacité de production de 30%. «A chaque année, on perd de l’argent, notre chiffre d’affaires se tarit d’année en année, il faut des mesures fortes», a soutenu M’sa Mladjao confronté aujourd’hui à l’épreuve dans le processus de nomination de son équipe.
A.S.Kemba
