D’après Chaïbati Matoiri, chef du projet, douze chantiers ont été préconisés dans le cadre de ladite restructuration, proposée et financée par la Banque Mondiale, à travers le Programme régional d’infrastructures de communication phase 4 –Rcip4. La moitié de ces douze chantiers concerne le côté commercial (communication, réseau de distribution, marketing, gestion de la clientèle…), jugé « malade ».
Sont ensuite également visés l’informatique, le réseau, le pilotage économique, l’organisation, les relations publiques, le management, la gouvernance, ou encore la veille concurrentielle. Si, d’après les prévisions des experts, ce plan est exécuté convenablement, le chiffre d’affaires de Comores Télécom pourrait atteindre 50 milliards de francs comoriens, et ainsi dépasser largment les 30 milliards de 2016, dernière année où l’entreprise publique a exercé son monopole commercial.
Il est vrai que Ct a beaucoup chuté, en termes de recettes, depuis l’arrivée de son concurrent, Telco. Mais le plus surprenant est de constater, comme l’a souligné Chaïbati Mattoiri, que ce n’est pas seulement le chiffre d’affaires de Ct qui a plongé, mais celui du secteur des télécommunications en général.
En 2020, les chiffres d’affaires cumulés des deux opérateurs a à peine atteint les 20 milliards, dont seulement 13 milliards pour Ct ! Autre surprise de l’étude : au lieu d’aider le secteur à émerger, les sociétés régulatrices des télécoms, Comores Câbles et Anrtic –Agence nationale de régulation des technologies de l’information et de la communication-, auraient, au contraire contribué à leur déclin. Comment ? « En ce qui concerne Comores Câbles, c’est un lourd investissement de notre société, sur les fibres optiques, qui nous a été retiré. Aujourd’hui nous n’en tirons pas les retombées financières, mais au contraire nous continuons à en payer les dettes.
S’agissant d’Anrtic, l’étude révèle une certaine incompétence à pouvoir réguler plusieurs sociétés », précisera le chef de projet.Même si les dirigeants de Comores Télécom évitent autant que faire se peut le sujet, il est pourtant clair que cette restructuration sera surtout accompagnée d’un plan de dégraissage, l’entreprise employant quasiment le quintuple du personnel de son concurrent.