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Comores-Unicef I Des travailleurs sociaux pour mieux lutter contre les violences

Comores-Unicef I Des travailleurs sociaux pour mieux lutter contre les violences

Société | -   Hamidou Ali

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La prise en charge des enfants et la formation du personnel qui le protège ont été au cœur de ces deux jours d’échanges. La directrice régionale de la promotion du genre de Ndzuani a parlé «d’une négligence de certains décideurs sur l’assistance de l’enfant, avant d’indexer certaines familles qui faillent à leurs responsabilités». Sittina Echat Salim a déploré que la question d’assistance et du travailleur sociale ne soit jamais évoquée par les responsables locaux, en dépit de la recrudescence des actes de violences et la récidivité des malfaiteurs.

 

Le Commissariat national en charge de la promotion du genre en collaboration avec l’Unicef a organisé un atelier de «restitution de l’étude d’analyse de la situation, d’évaluation des besoins en formation, de l’élaboration d’une stratégie de la formation professionnelle et d’un projet de texte portant statut du corps des travailleurs sociaux en Union des Comores». L’atelier a été animé par un expert sénégalais, spécialisé en travail social, Abdoulaye Thiam, en présence de l’administrateur de l’Unicef en charge de la protection de l’enfance, Ismaël Saandi, de la commissaire générale au Genre, Mariama Ahamada M’sa, et d’autres acteurs venant des îles.


L’analyse a été faite suite à un diagnostic établi par le bureau régional de l’Unicef sis à Nairobi et couvrant 22 pays de l’Afrique de l’Ouest. Objectif : identifier et arrêter un schéma des missions des travailleurs et assistants sociaux aux Comores. Les résultats de ce diagnostic obtenus sur l’ensemble des îles par l’expert sénégalais font ressortir «une absence remarquable des missions des travailleurs sociaux», à l’origine selon des participants, «de la recrudescence des violences basées sur le genre».
L’Unicef a décidé d’appuyer le gouvernement comorien dans la formation des jeunes qui vont se déployer dans les écoles, les hôpitaux, les prisons et surtout les Services d’écoute pour sensibiliser et accompagner les citoyens victimes de tous les types de violence avec l’idée de «défendre le bien-être de l’enfant», d’après l’administrateur de l’Unicef en charge de l’enfance.

«Plusieurs personnes ont besoin d’assistance sociale», souligne Ismaël Saandi qui cite «les victimes des violences basées sur le genre, les personnes victimes des mariages précoces, des veuves dépourvues des pensions alimentaires», pour ne citer que ceux-là. «Cet atelier a comme finalité la mise en place d’un statut pour les travailleurs sociaux», a-t-il souligné. Les participants à l’atelier n’ont pas cessé de rappeler que «la mission honorable» des travailleurs sociaux et leur rôle dans la pacification de la société. «On devrait réfléchir sur leurs conditions de travail et leurs statuts professionnels avant l’officialisation proprement dite de cette formation au sein de l’Udc», a toutefois précisé Ismaël Saandi.


Revenant sur la révision du document national relative à la politique de la protection sociale révisée en 2021, la commissaire générale au Genre souligne que les Comores font face à un manque criant de ressources humaines notamment de l’insuffisance des travailleurs sociaux. «Il y a urgence à intégrer de telles formations dans nos collèges, lycées et surtout à l’Udc avec une révision de leurs statuts car certains parmi eux sont des bénévoles», a rappelé Mariama Ahamada M’sa.L’expert sénégalais dit partager ces analyses faites pendant son diagnostic et relève certaines causes qui seraient à l’origine des actes de violences faites aux femmes et aux enfants. Abdoulaye Thiam insistera sur le renforcement des capacités du personnel des Services d’écoute en veillant de plus près sur l’enfant. «Car investir sur l’éducation des enfants semble le principal moyen de diminuer la recrudescence des actes de violences».


La prise en charge des enfants et la formation du personnel qui le protège ont été au cœur de ces deux jours d’échanges. La directrice régionale de la promotion du genre de Ndzuani a parlé «d’une négligence de certains décideurs sur l’assistance de l’enfant, avant d’indexer certaines familles qui faillent à leurs responsabilités». Sittina Echat Salim a déploré que la question d’assistance et du travailleur sociale ne soit jamais évoquée par les responsables locaux, en dépit de la recrudescence des actes de violences et la récidivité des malfaiteurs.

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