À Antananarivo, la capitale malgache, depuis mardi dernier, la direction des renseignements et du contrôle de l’immigration et de l’émigration mène des fouilles approfondies dans les quartiers à la recherche d’étrangers en situation irrégulière.Elle a réussi à appréhender plusieurs personnes, de différentes nationalités, dont les visas ont expiré, suite à des vérifications d’identité. Selon un employé de l’ambassade des Comores à Madagascar qui a préféré rester anonyme, une vingtaine d’étudiants comoriens ont été arrêtés ce même mardi et transférés à la police. Cependant, suite à l’intervention du président des ressortissants comoriens, les femmes ont été relâchées le soir même et renvoyées chez elles pour revenir le lendemain.
Le lendemain mercredi, le ministère de la Sécurité publique a envoyé une lettre officielle à l’ambassadeur de l’Union des Comores auprès de la République de Madagascar, demandant la délivrance d’un laissez-passer aux ressortissants comoriens devant quitter le territoire malgache pour les Comores. Le motif invoqué est la « perte et/ou expiration des passeports en vue d’une reconduction aux frontières », mentionné dans le document. Une liste de douze ressortissants comoriens a été dressée, comprenant dix hommes et deux femmes. Onze d’entre eux ont été informés de leur « séjour irrégulier », et le douzième est suspecté de posséder une fausse carte d’identité nationale malgache.
Le départ de six compatriotes est prévu pour ce lundi 7 août par bateau, tandis que les cinq autres devront prendre l’avion pour leur retour. Quant au ressortissant arrêté pour suspicion de fausse carte d’identité malgache, il a été transféré au service central des enquêtes spécialisées (Sces) pour vérification de son identité depuis le jeudi dernier.Notre source a indiqué que l’ambassade et le président des ressortissants comoriens sont intervenus pour que les personnes en salle d’examen puissent être relâchées temporairement afin de terminer leurs épreuves, une demande acceptée par les autorités malgaches.Notre interlocuteur au sein de l’ambassade des Comores affirme qu’aucun signe de violence n’a été constaté de la part des autorités malgaches. Un avis partagé par Mohamed Soilihi Ahamada, qui figurait dans la liste et a été le premier comorien à être renvoyé au pays ce samedi.
À son arrivée, il a expliqué qu’une fois arrêté, le citoyen n’est ni brutalisé, ni terrorisé ou insulté. Il dispose de tout le temps nécessaire pour préparer son retour au pays, que ce soit en bateau ou en avion. « Ce sont nos propres parents qui doivent prendre en charge le billet de retour, contrairement à l’opération Wuambushu », a-t-il souligné.Cette opération suscite tout de même certaines interrogations : pourquoi les autorités malgaches ont choisi de mener cette opération maintenant ? Certains compatriotes se trouvent en situation irrégulière dans ce pays depuis 2019, et le neuvième de la liste a un séjour irrégulier depuis décembre 2016, comme on peut le voir dans une liste officielle obtenue par nos soins.
