La justice a annoncé, hier lundi 29 janvier, l’ouverture d’une information judiciaire contre Achmet Said Mohamed. Une mise en examen qui intervient après la fin prolongée de sa garde-à-vue, limitée à 15 jours par la loi.Cette-fois, le fondateur du mouvement Hury, arrêté le mardi 9 janvier dernier, a été officiellement placé en détention par un juge d’instruction saisi par le commissaire du gouvernement près la Cour de sûreté de l’Etat.
Des complices en fuite ?
Hier dans l’après-midi, Achmet Said Mohamed a été déféré au parquet et a été entendu avant que le juge d’instruction de la Cour de sûreté de l’Etat soit saisi par le commissaire du gouvernement «pour instruire le dossier», comme le veut la procédure, notamment pour des faits présumés «d’attentat et complot contre l’autorité de l’Etat et tentative de commission d’actes terroristes». La justice a expliqué que les faits reprochés à Achmet Said Mohamed «sont prévus et réprimés par les articles 44, 45, 255 et 256 de code pénal et la loi numéro 21-004/AU du 29 juin 2021, relative à la lutte contre le terrorisme».
On apprend qu’à l’issue cette audience de première comparution, «le juge d’instruction l’a placé en détention provisoire» avant de demander «une commission rogatoire à la brigade de recherches aux fins de rechercher, identifier, entendre les coauteurs et complices en fuite», selon toujours une source du parquet.Celui-ci n’a pas, pour l’instant, fourni les faits reprochés à l’ancien doyen de la Faculté des Sciences «au nom du secret de l’instruction».L’avocat d’Achmet Said Mohamed dit lui aussi ignorer les faits imputés à son client, déplorant un manque présumé de communication avec les autorités en charge du dossier. Me Djamaldine Bacar a, par ailleurs, souligné à Al-watwan, l’inapplicabilité supposée de la loi anti-terroriste, en l’absence, selon lui, d’un pôle spécialisé à la justice et d’un procureur spécial qui devrait être nommé à cet effet pour connaitre ces faits présumés d’actes terroristes.
Les membres de la famille d’Achmet Said Mohamed multiplient les actions de sensibilisation et s’opposent à «la détention arbitraire» de leur enfant, dénonçant, à de nombreuses reprises, «des abus manifestes» et «un acharnement judiciaire». Le parquet de la République, de son côté, maintient sa position sur «le bien-fondé » de la procédure ainsi que « la concordance des faits et leurs liens avec de nombreux acteurs suspects» dont certains sont activement recherchés.