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Compression des effectifs des Aéroports des Comores I La Cttc appelle à la suspension du processus

Compression des effectifs des Aéroports des Comores I La Cttc appelle à la suspension du processus

Société | -   Maoulida Mbaé

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La Confédération des travailleuses et des travailleurs des Comores dénonce « la privatisation » annoncée de l’Aimpsi et appelle à stopper « le plan de compression » des effectifs des Aéroports des Comores (Adc).

 

Lors d’une conférence de presse, tenue le samedi 20 juillet dernier dans son siège à Moroni, la Confédération des travailleuses et des travailleurs des Comores (Cttc) a abordé plusieurs points essentiels, dont la situation actuelle des Aéroports des Comores (Adc), le processus en cours « de privatisation » de l’Aéroport international Moroni Prince Saïd Ibrahim (Aimpsi), ainsi que le dernier congrès de la confédération, tenu récemment à Ndzuani.


L’ancien secrétaire général de l’organisation, Salim Soulaimane alias Helo, n’a pas mâché ses mots pour dénoncer «le mystère qui entoure le processus de privatisation de l’Aimpsi». Il a accusé la direction des Adc de « brader ce patrimoine avec la complicité active du ministère des Transports ». Selon lui, « cette direction a failli à ses obligations ». Il a également critiqué le processus de recrutement lancé par le nouveau concessionnaire depuis le 1er juillet 2024, qui obligerait tous les employés des Adc et de Com’Air à passer un entretien d’embauche.

«Les premières victimes de ce processus seront sans nul doute les employés, en particulier ceux qui ont plus de 30 ans de service, qui risquent de perdre leur emploi sans pouvoir bénéficier de leurs droits», a-t-il déploré, appelant les employés concernés à ne pas répondre à l’invitation de la direction. Salim Souleiman a imputé la dégradation de la situation des Adc à « la mauvaise gestion de cette société », soulignée, selon lui, par un rapport de la Cour des comptes. Il craint que le processus de privatisation en cours ne reproduise les erreurs du passé, comme celle de «la liquidation de la compagnie aérienne nationale, Air Comores, par le financier mauricien Ashley dans les années 90». Selon lui, les autorités ne doivent pas utiliser le gonflement des effectifs des Adc et de Com’Air comme alibi, car c’est leur propre gestion qui a conduit à cette situation. «Avez-vous imaginé un instant le sort de ces personnes qui vont être injustement mises à la porte ?», a-t-il martelé.

Enjeu sécuritaire

Salim Soulaimane a appelé la direction des Adc à stopper « son plan de compression des effectifs et de licenciement prévu dans le cadre de la privatisation de certains services des aéroports », et a exigé l’ouverture de négociations avec le personnel via leur organisation syndicale. a également demandé que le cahier des charges lié à cette privatisation soit mis à disposition des représentants du personnel. Le syndicaliste a soulevé des préoccupations concernant la sécurité nationale. «L’Aimpsi est le seul aéroport international du pays. Le céder à une entité inconnue ne risque-t-il pas de compromettre la sécurité nationale ?», s’est-il interrogé.
La conférence de presse a également abordé le 6ème congrès de la Cttc, tenu du 22 au 23 juin dernier sur l’île de Ndzuani. Cette assemblée a élu un nouveau bureau dirigé par Ibrahim Omar et a permis de «rajeunir les membres de la confédération et de renforcer la représentation féminine».

6ème congrès

Lors du congrès, 19 résolutions générales et 8 revendications spécifiques ont été adoptées. Parmi les résolutions générales figurent le renforcement des relations avec les partenaires internationaux de la Cttc, la défense de l’indépendance du mouvement syndical vis-à-vis de toute influence extérieure, et la protection des droits et des intérêts moraux et matériels des travailleuses et travailleurs, des chômeurs et des retraités. Concernant les revendications spécifiques, la Cttc demande au ministre du Travail et de l’Emploi de doter les inspections du travail de personnel nécessaire et compétent pour mettre fin aux abus de pouvoir et au harcèlement dans certaines entreprises.
Elle exige le respect de la législation du travail et des normes internationales ratifiées par l’État comorien, ainsi que le paiement intégral de tous les arriérés de salaire des fonctionnaires et agents de l’État pour les périodes allant d’octobre 1995 à décembre 2009 (18 mois pour Ngazidja, 18 mois pour Moili et 42 mois pour Ndzuani).
Parmi les autres revendications spécifiques figurent la mise en place d’un salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig), la réforme de la caisse de retraite, et l’abrogation des textes coloniaux au profit de lois adaptées aux impératifs actuels.

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