Les revendications du personnel de Com’Air Assistance mentionnées sur son dernier courrier de préavis de grève n’ont pas été satisfaites à en croire les grévistes. Le personnel de la société d’Etat avait menacé d’entrer en grève «si la totalité de nos droits de salaire ne sont pas honorés». Faisant référence aux quatre mois d’arriérés pour les employés en activité et six mois pour ceux qui sont au chômage technique. Un mois de salaire incomplet viré, à taux de 30% au lieu de 40% pour les employés au chômage technique et 50% au lieu de 100% pour ceux qui travaillent. Pour l’un des représentant du personnel «les revendications sont toujours d’actualité et notre préavis de grève reste actif».
La suspension de la grève est motivée par plusieurs raisons, a expliqué un représentant du personnel. Ce dernier citera, entre autres, le respect du deuil du mari d’un de leur agent, la suspension temporaire des vols d’Ethiopian Airlines, qui assure plus de 65% de leurs activités ou encore la dégradation de la situation sanitaire dans le pays. Telles sont les raisons immédiates qui expliquent la suspension du mouvement de grève. Toutefois, les «bonnes relations» qu’entretiennent le ministre des Transports, Djae Ahamada Chanfi et l’ensemble du personnel laissent présager une amélioration des conditions de travail. «Nous faisons confiance à notre ministère de tutelle qui est conscient de notre situation. Nous croyons aux promesses faites par les autorités», a ajouté notre source.
Des conséquencessur le trafic aérien
La direction de Com’Air Assistance n’arrive plus à rassurer ni à trouver des solutions à la crise, nous dit-on. Le personnel perd espoir en sa direction, persuadé que «la solution doit venir de l’extérieur». Cependant, la menace d’une possible grève laisse planer le doute en cas d’échec des négociations engagées avec le ministre des Transports. «Le personnel a tout prévu et sait comment gérer la crise», a rassuré le chef du service fret et du service fiscal, Ousseine Aboubacar avec qui nous nous sommes entretenus. La grève engendrera un arrêt des activités de handling, autrement dit l’assistance des vols au sol et causera l’annulation du trafic aérien. Dans cette logique, aucune compagnie ne prendra le risque de faire venir son vol, dans une situation de perturbation du personnel d’assistance.
Le chef du service des ressources humaines et commerciales de Com’Air Assistance, Abdallah Abdou ne conteste pas les retards d’arriérés et «le paiement à moitié du mois». Pour lui, les causes sont lointaines et profondes, mais des solutions sont en cours «nous avons hérité de dettes, et avant mars 2020, nous n’avons enregistrés aucune arriéré de salaire». Le Coronavirus qui, a été à l’origine de la fermeture des frontières, serait pour Abdallah Abdou, la cause du calvaire. Le retard de paiements serait d’après lui «lié à notre chiffre d’affaires, nous n’arrivons plus à effectuer 10% de nos activités habituelles. Nos activités post Covid-19 ne nous permettent pas de payer la totalité des salaires».
Mohamed Avoka, (stagiaire)
