Le 16 juin, c’est au foyer Awladil ’Komor que les ex-employés de Com’Air Assistance et des Aéroports des Comores (Adc), ont fait part de leur détresse. Quelques semaines après leur licenciement, ils affirment ne pas avoir perçu leurs indemnités. «D’ici 72 heures, il nous faut recevoir nos indemnités comme ils s’étaient engagés à le faire, sinon nous reprendrons tout naturellement le chemin du boulot », a menacé l’un d’eux. «Nous avons été licenciés sans chèque forfaitaire, et sans nos droits», a-t-il lancé à l’endroit des autorités. «Nous avons des responsabilités, des maris, des enfants, nos parents. Cela ne peut pas continuer ainsi», a enchainé une jeune femme.
Les deux établissements publics cumulaient 1000 salariés. Depuis le 1er juin, l’Aéroport International Moroni Prince Said Ibrahim (Ampsi) a été concédé à Terminal Holding, une société émiratie pour une période de trente ans. «Ce partenariat stratégique, établi pour une durée de trente (30) ans, a pour objectif principal la modernisation de l’aéroport et son alignement aux normes internationales en vigueur. Cette initiative s’inscrit dans la volonté affirmée de l’État comorien de mettre en conformité les infrastructures de l’AIMPSI avec les impératifs techniques d’un secteur en constante évolution », avait-on lu dans un communiqué de presse publié le 24 avril, de l’Adc et de Com’Air Assistance.
Du côté des employés de l’Adc, le ton était le même, que leurs collègues de Com’Air Assistance. «Nous avons obtenu des diplômes à l’étranger ou à l’Université ici aux Comores. Tout ce que nous voulons, c’est percevoir les montants que vous nous devez afin d’investir. Tenez vos promesses», s’est exclamée une jeune femme, la voix brisée par l’émotion. «Nous avons accepté nos licenciements. Nous avons accueilli la nouvelle sans broncher, rassurés que nous percevrions rapidement nos droits», a-t-elle poursuivi.
Des vérifications de comptabilité
La société émiratie avait décidé, après une évaluation contestée par les salariés mais jugée nécessaire par ses techniciens, de se séparer de la moitié du personnel, soit 500 agents. Les pouvoirs publics s’étaient engagés à les indemniser. Une enveloppe d’un montant de «4 milliards de francs » a même été annoncée. C’est ce que réclament les ex-salariés de l’Aimpsi et de Com’Air Assistance. Après le versement des deux mois de préavis, la totalité du montant des indemnités de départ notamment s’élève «à 3,6 milliards de francs».
Néanmoins, les pouvoirs publics se veulent rassurants. «Il a fallu revoir le ficher, les anomalies qui s’y trouvaient, réajuster les chiffres. La preuve en est qu’au niveau de Com’Air Assistance, nous sommes passés d’un milliard à un milliard neuf cent mille francs» s’est justifiée, la ministre des Transports, Yasmine Alfeine. C’est ce qui explique, selon elle, «le retard» pris dans le paiement des indemnités. Toujours, selon elle, «les états financiers sont en train d’être établis. A partir de la semaine prochaine, nous allons commencer à payer les gens par catégorie. Tout sera bouclé d’ici le début du mois prochain», a-t-elle assuré.