Said Bourhane Abdallah continue d’inscrire son nom dans les annales du comité de prédication pour l’Afrique. 16 ans après sa première consécration, l’ancien président de l’Université des Comores vient à nouveau d’être déclaré gagnant du concours organisé par cette institution, parrainée par le ministère saoudien des Affaires islamiques.
A en croire le récipiendaire, ce concours existe depuis 31 ans et à chaque mois de Ramadhwani, se tient ce congrès avec un thème spécifique.En 2022, les candidats étaient appelés à donner leurs avis en proposant des solutions sur les vides juridiques en islam. Il n’est un secret pour personne qu’au vu de l’évolution des sociétés, de nombreux phénomènes qui n’existaient pas jadis ressurgissent et nécessitent souvent des réponses juridiques fondées sur la doctrine.
C’est dans cette optique que le comité a choisi les vides juridiques comme sujet. On se rappelle que la fermeture des mosquées après l’apparition du coronavirus avait suscité des débats houleux partout. “ Il y a par exemple la question des banques de lait. Dans certains pays, on conserve du lait maternel pour les enfants orphelins ou ceux dont les mères ne sont pas capables d’en produire. Que dit la religion dans ces cas de figure. Pour la zakat el fitr, aux temps du prophète, offrir des dattes suffisait. Est-ce que cela reste valable jusqu’à maintenant alors que la réalité est tout autre. Voilà quelques illustrations des cas dont on ne trouve pas forcément des réponses dans les livres”, a expliqué le président de l’union des ulémas d’Afrique.
Nigéria, Malawi
Actuellement, Said Bourhane est le seul Comorien à avoir réussi à repartir avec le premier prix. Pourtant d’autres compatriotes y ont déjà participé. Si les 41 pays représentés sont issus de l’Afrique subsaharien, cela n’a pas empêché des éminents enseignants et chercheurs de la prestigieuse université égyptienne d’Al-Azhar de concourir. Pour l’édition de 2022, seuls les présidents des universités ou leurs adjoints, les muftis, les professeurs pouvaient y participer. L’organisation prime seulement les 5 premiers. Said Bourhane a ainsi été déclaré vainqueur par le jury composé par d’éminentes personnalités telles le Mufti d’Arabie Saoudite ou encore le Cheikh Abdul Rahman Al-Sudais.
Quant aux 4 autres prix, ils reviennent respectivement au Nigéria (2ème et 3ème), à la Guinée Conakry et au Malawi. “On nous notifie le sujet pendant le mois de chanbani, c’est-à-dire celui qui précède ramadhwani. Le jury tient compte non seulement de l’expression du candidat mais aussi de la qualité de la rédaction. Chacun exposait par visio-conférence. Cette étape a duré 12 jours, du 9 au 21 avril”, a détaillé, Said Bourhane qui a déjà remporté ce concours en 2006. Pour la somme qu’il empochera, l’intéressé n’a pas livré de details.
