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Conférence de presse du directeur général de l’Onicor I Des mesures d’assainissement pour maintenir l’équilibre financier

Conférence de presse du directeur général de l’Onicor I Des mesures d’assainissement pour maintenir l’équilibre financier

Société | -

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Abdou Miroidi Idarouss annonce notamment le gel de certains avantages sociaux des employés et une vaste opération de recouvrement des créances des clients. Le directeur a répondu à certaines accusations sur la gestion de l’établissement et apporte ses explications sur la pénurie persistante du riz ordinaire. «Les mesures prises sont difficiles mais nécessaires. Je suis un soldat, le président m’a confié une mission, je vais en assurer l’exécution pour sauver l’entreprise, tout en faisant tout pour respecter ses instructions», a-t-il souligné.

 

La directeur général de l’Office national d’importation et de commercialisation du riz (Onicor) a annoncé, jeudi dernier, des mesures d’assainissement pour assurer l’équilibre financier de l’établissement public. Abdou Miroidi Idarouss a, dans sa déclaration liminaire, rappelé la baisse du prix du riz ordinaire ordonnée par le chef de l’Etat, Azali Assoumani. Le kilogramme passera de 400 francs à 300 francs.


«C’est une décision politique légitime et justifiée par cette volonté du chef de l’Etat de rendre moins dur le quotidien des Comoriens. Le président a décidé de faire baisser le prix du riz comme il a déjà ordonné la baisse du prix du pétrole lampant et les frais d’inscription des étudiants de l’université. Son objectif était de soulager la vie des citoyens car le riz et le pétrole lampant sont des produits de base essentiels pour les Comoriens», a souligné Abdou Miroidi.

Soulager la vie des citoyens

Le directeur annoncera que le prix de vente de la tonne du riz passera alors de 283.000 à 253.000 francs. Pour faire face à cette situation, Abdou Miroidi Idarouss a sollicité la baisse des taxes de 40.000 francs à 25.000 francs, la suspension des frais de surestaries dans les ports, l’attribution des magasins «Pam» sis à la Coulée pour stocker ses tonnes de riz et éviter des frais de location. Il avait aussi demandé le paiement de la taxe unique sur la base des quantités réelles importées et non sur les prévisions annuelles.

Frais de tonnage réduits de 50%

Malgré tout, aucune mesure, selon lui, n’a été mise en vigueur. «Je ne pouvais pas croiser les bras, il fallait agir sans attendre. On nous a confiés des missions, il nous appartient de réfléchir pour prendre les mesures appropriées en tenant compte de tous les paramètres politiques et financiers», a-t-il justifié.

 

«Quand on est responsable, il faut savoir aussi prendre des décisions difficiles et les assumer au nom de l’intérêt du plus grand nombre. J’estime que la population comorienne est prioritaire comme l’a montré le chef de l’Etat en ordonnant la baisse du prix du riz, du pétrole et des frais des étudiants», a mentionné le directeur de l’Onicor.


Abdou Miroidi Idarouss annonce ainsi le gel de certains avantages sociaux des employés et une vaste opération de recouvrement des créances des clients. Le directeur décide, par ailleurs, la réduction de moitié du montant des perdiems accordés aux employés pour tous leurs voyages à l’intérieur et à l’extérieur du pays.

 

«J’ai décidé moi aussi de ne prendre aucun centime de perdiems pour tous mes déplacements dans les îles ou à l’extérieur. D’ailleurs, depuis que je suis là, je n’ai effectué qu’un seul et unique voyage à Dar Es Salam», dit-il. Il annonce aussi la réduction de 50% des frais de tonnage qui passeront de 500 francs à 250 francs la tonne chez les transitaires.

Eviter le naufrage de l’entreprise

«Les mesures prises sont difficiles mais nécessaires. Je suis un soldat, le président m’a confié une mission, je vais en assurer l’exécution pour sauver l’entreprise, tout en faisant tout pour respecter ses instructions», a-t-il souligné. «Pour moi, il fallait serrer les ceintures, c’est la seule solution pour éviter le naufrage de l’entreprise et maintenir un équilibre financier cohérent de la société», a-t-il précisé, ajoutant que, contrairement à ses prédécesseurs, «j’achète cher avec un frêt cher pour ensuite vendre le riz moins cher car je souhaite aussi garder de bonnes relations de confiance avec mes fournisseurs et épargner le pays d’une grave pénurie de ce produit de base».


Au cours de la conférence de presse, le patron de l’Onicor n’a pas échappé aux questions sur les accusations supposées sur sa gestion, notamment l’acquisition de véhicule sans appel d’offre. Abdou Miroidi Idarrouss parle «d’une campagne malhonnête» entretenue, selon lui, «sans aucun fondement», ajoutant que l’achat de véhicules pick-up répondait à des impératifs de l’établissement qui souhaitait maintenir un service public stratégique en période de crise sanitaire.


«Il fallait agir vite pour éviter une rupture du service, on ne pouvait pas attendre et plonger la population dans la catastrophe. Vous imaginez trois semaines sans livrer du riz aux Comoriens ? Les pick-up ont été acquis pour répondre à une situation d’urgence. Et puis, il n’y a rien à cacher, le marché des véhicules est connu chez nous. Et je défie quiconque pourrait justifier que les prix ont été exagérés», explique-t-il.

 


«Vous savez, j’ai été toujours victime d’accusation gratuites, je suis habitué tellement que maintenant je décide de ne plus en parler. Personne n’apporte la moindre preuve et aucune plainte. Un jour, c’est écrit sur Facebook que j’ai été en garde-à-vue alors qu’au même moment je me trouvais sur le lit chez moi. Les gens peuvent continuer à dire du mal de moi. D’ailleurs, je les encourage à partir d’aujourd’hui à toujours dire du mal de moi. Cela me donne la force d’avancer. Ils peuvent toujours continuer et, moi, je poursuis ma mission, point barre. Le reste ne me fera ni chaud ni froid», a-t-il souligné.

300 conteneurs par mois, 8.010 tonnes

Au sujet des critiques sur les charges de fonctionnement de l’établissement qui s’expliquent, selon de nombreuses sources, par un personnel jugé, à la fois, pléthorique et budgétivore, Abdou Miroidi Idarouss réfute l’argument et assume le choix motivé, selon ses dires, par des projets en perspective.


«Si vous faites le ratio agents/rendement, vous constaterez que 264 agents au niveau des îles (88 par île), ce n’est pas élevé. Et puis, j’ai des projets, il me faut des agents qui seront formés pour être à la hauteur des projets en cours et futurs de l’établissement», justifie-t-il.

 


S’agissant de la pénurie persistante du riz ordinaire dans le pays, Abdou Miroidi Idarouss parle d’un phénomène conjoncturel qui s’explique en grande partie, selon lui, par le manque prolongé d’autres produits dans le marché de la consommation.


A l’entendre, le riz est devenu le seul produit alternatif pour les ménages comoriens face, par exemple, au manque de la farine. «Nous importons toujours les quantités normales, soit 300 conteneurs chaque mois pour 8.010 tonnes. Mais tout le monde a recours au riz, la consommation a augmenté soudainement surtout que la farine manque, les foyers comoriens consomment fortement du riz. Et puis, face à la crise, certains ont peur d’une possible rupture à cause de la crise sanitaire et des grossistes ont fait des stocks. Mais si les autres produits arrivent en grande quantité, il ne se posera aucun problème, tout reviendra à la normale», a-t-il souligné.

A.S.Kemba

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