Cinq bus ont été affrétés par les autorités comoriennes pour une somme de 50 millions de francs comoriens afin d’évacuer les étudiants comoriens en détresse à Khartoum, au Soudan, où les affrontements entre factions font rage depuis une semaine. Plus de 250 Comoriens, dont des enfants, sont exposés à ce conflit.
Les autorités comoriennes poursuivent leurs efforts pour rapatrier rapidement leurs ressortissants, et des contacts sont en cours avec les autorités saoudiennes pour assurer cette opération. C’est en tout cas ce qu’a annoncé Dhoihir Dhoulkamal, ministre des Affaires étrangères, lors d’une conférence de presse conjointe avec Houmed M’saidie, le ministre de l’Agriculture et porte-parole du gouvernement.
Depuis le 15 avril dernier, des affrontements entre l’armée soudanaise et des forces paramilitaires à Karthoum ont créé une situation de détresse pour les étudiants comoriens. Le témoignage poignant d’une étudiante, diffusé sur les réseaux sociaux, a alerté les autorités comoriennes sur la nécessité d’agir pour rapatrier les ressortissants comoriens. Plusieurs ministères sont intervenus pour faire de cette opération une réussite. Il s’agit, selon le patron de la diplomatie comorienne, de son ministère, de celui de l’Intérieur, de l’Education et enfin de celui des Finances.
Collaboration de plusieurs pays
Un budget de 50 millions a été nécessaire, mais avec les conditions au Soudan, l’opération a été compliquée puisque toutes les banques étaient fermées. Pourtant, cet argent devait servir à payer les bus pour transporter les 253 personnes concernées par cette opération de Khartoum vers Port-Soudan, où les autorités saoudiennes prendraient le relai vers Djeddah puis vers Moroni.
En plus de l’Arabie Saoudite, l’Egypte a facilité certaines démarches pour que nos compatriotes soient à l’abri. L’Association des ressortissants du Soudan a aussi joué un rôle capital, selon Dhoihir Dhoulkamal. Les familles des étudiants évacués ont exprimé un grand soulagement après des jours d’angoisse.
Il est à savoir que parmi les personnes exfiltrées, figurent dix comoriens originaires de Mayotte et quatre malgaches. Anissa Soilihi, mère d’un étudiant au Soudan, n’a pas manqué de remercier le gouvernement lors de cette rencontre avec la presse. Pour elle, il est normal de s’inquiéter quand leurs enfants appelaient en panique et étaient livrés à eux-mêmes. «Heureusement, nous sommes aujourd’hui satisfaits et impatients de les retrouver sains et saufs», a-t-elle fait savoir.
L’ambassadeur comorien en Arabie Saoudite, El Habib Abbas, se prépare également pour se rendre à Ryad avec 70 passeports destinés à des Comoriens qui étaient également au Soudan, mais sans leurs papiers. Les autorités comoriennes recommandent à leurs ressortissants de revenir à Moroni avant de repartir, s’ils le désirent, et non de rester en Arabie Saoudite comme certaines rumeurs le laissent entendre. Pour le moment, aucune date n’a été officiellement annoncée pour le retour de ces étudiants.