Après près d’une semaine depuis le conflit villageois qui a opposé des jeunes du village de Buuni ya Hamahame le samedi 27 mai dernier, entraînant un décès, la situation semble progressivement se stabiliser. Cependant, certains rapportent une réalité différente. À l’entrée du village, le jeudi 1er juin dernier, les enfants jouaient dans les rues, donnant l’impression d’un retour à la normale.
Mais ici, certains accusent le maire de Hamahame Nyumamsiru, Salim Hassani Ahmed, d’avoir maille à partir avec le préfet, Saïd Ali, natif de Buuni. Ces accusations se basent sur les témoignages recueillis par Al-watwan auprès du maire, le jour-même de l’éclatement du conflit (voir notre édition du lundi 29 mai).Selon Salim Hassani Ahmed, les affrontements entre les jeunes ont été provoqués par les agissements de Saïd Ali, qu’il a accusé de ne pas agir en conformité avec son statut. Cependant, ces allégations ont été démenties par Ahmed Mohamed Chanfi, représentant de la notabilité du village, ancien député et encadreur pédagogique.
«Contrairement à ce qu’a affirmé Salim Hassani Ahmed, le préfet n’était même pas présent au moment de la bagarre. Et ce n’est pas non plus un jeune qui a défoncé la porte du foyer. Celle-ci a été ouverte en présence de la gendarmerie et d’un huissier de justice. C’est seulement après leur départ que la situation a dégénéré», a-t-il expliqué. Et d’ajouter : «C’est à ce moment-là que nous avons contacté Saïd Ali qui, bien qu’étant éloigné, a immédiatement commencé à sensibiliser les jeunes pour les dissuader de céder à la tentation de la violence.»Ahmed Mohamed Chanfi a également condamné les «délires» du représentant communal, affirmant qu’il avait mis ses «menaces à exécution». L’ancien député a en effet témoigné qu’un jour, Salim Hassani avait menacé Saïd Ali en affirmant qu’il ferait tout pour ternir son image.
Une plainte prochainement
«Et il a réussi son coup. Après avoir lu l’article, nous avons contacté Salim Hassani Ahmed et lui avons demandé de rectifier ses déclarations. Il a préféré ne pas donner suite. Il avait annoncé qu’il viendrait avec ses pairs pour nous aider à instaurer un climat de paix à Buuni, mais jusqu’à aujourd’hui, il n’est même pas venu présenter ses condoléances», a expliqué Ahmed Mohamed Chanfi en donnant tous les détails.
Par ailleurs, notre interlocuteur a catégoriquement réfuté les affirmations selon lesquelles les proches du défunt Maoulida M’changama auraient pris en otage le père de l’acteur du coup mortel. Face au frère aîné du défunt, l’ancien député, qui est également un parent proche, a réfuté ces accusations « graves », soutenant que « les circonstances dans lesquelles nous avons perdu notre enfant nous ont submergés. Nous n’avions pas le temps, et nous n’avons toujours pas le temps, pour de telles banalités». Il a précisé : «La gendarmerie avait emmené sa femme en espérant qu’il se manifeste, mais elle a été relâchée.» Et il a également annoncé qu’ils porteront plainte prochainement.