Cette fois c’est la bonne. La crise qui opposait jusqu’ici l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacm) à la compagnie aérienne Ab aviation a bien pris fin après deux mois de négociations, de tension, d’ultimatum et de sorties de crise avortées. Un protocole d’accord a, en effet, été signé le mardi 28 février entre la vice-présidence en charge des Transports et le transporteur privé. Cet accord stipule que les deux parties s’engagent à mettre tout en œuvre pour «mettre fin et d’une manière définitive au litige» qui les oppose. Ab-Aviation s’est aussi engagé à verser la somme de 20 millions de francs à l’Anacm.
Respect du protocole
En retour, la vice-présidence en charge des Transports promet, dès paiement de ce montant, de «délivrer les autorisations nécessaires pour la reprise des activités de la compagnie aérienne». Le chèque de 20 millions ayant été remis lors du point de presse organisé jeudi par le département ministériel de tutelle, ces autorisations devraient donc être délivrées dans les plus brefs délais.
Par ailleurs, Ab-Aviation devra payer, par virement bancaire automatique, chaque mardi, à compter de la date d’autorisation de l’exploitation, la somme de 800.000 francs comoriens jusqu’à l’apurement de sa dette estimée 47 millions.
C’est l’Etat qui s’engage à travers la vice-présidence.Nous avons discuté avec tous les acteurs concernés et nous veillerons à ce que ce protocole soit respecté, il y va de la crédibilité du pays.
Aujourd’hui, on se demande quelle garantie il y a dans le respect de cet accord au vu de ce qui s’est passé. On se souvient qu’un précédent accord avait été trouvé entre l’Anacm et Ab-Aviation avant que Jean-Marc Heintz ne fasse marche arrière et annule tout. Le vice-président en charge du ministère des Transports, Abdallah Saïd Sarouma, qui ne s’est jamais exprimé sur le sujet jusqu’ici a, cette fois, insisté sur le fait que «c’est l’Etat qui s’engage à travers la vice-présidence.Nous avons discuté avec tous les acteurs concernés et nous veillerons à ce que ce protocole soit respecté, il y va de la crédibilité du pays».
De son côté, le patron d’Ab-Aviation, Ayad Bourhane, qui a recouru aux services de la Banque fédérale du commerce (Bfc) pour trouver le financement nécessaire, n’a pas manqué de remercier cette banque, son personnel, les députés, le vice-président Sarouma et le président de la République «pour avoir tous contribué à une solution honorable après deux mois de crise».
A l’en croire, il lui faut un peu de temps pour préparer l’aspect technique et commercial avant que ses appareils ne recommencent à reprendre les airs. Abdallah Saïd Sarouma a rappelé que Ab-Aviation et toutes les compagnies exerçant aux Comores avaient le devoir de faire de la sécurité des passagers une priorité.