Des habitants de la localité de Hoani à Mwali sont en conflit ouvert avec la Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux (Sonede). La cause ? Le paiement de la facture d’eau, jugée «chère» par les usagers. La localité déplore «le manque de pédagogie» de la part de la Sonede. Elle estime avoir investi des moyens financiers énormes pour disposer d’une infrastructure hydraulique et «qu’il n’est pas logique de nous faire payer plus chère la facture».La tension était larvée. Mais tout a commencé lorsqu’un agent de la Sonede s’est rendu à Hoani pour demander le paiement des factures avant d’être renvoyé. Certains habitants ont refusé à l’unisson de ne pas honorer leurs factures. Le directeur régional de la Sonede, Abdoulbastoi Hamidi, aurait envoyé la gendarmerie nationale à Hoani «pour arrêter ceux qui s’opposent au paiement des factures d’eau».
Des dégâts estimés à plus de 5 millions de francs
Le contrôleur de la Sonede, Moudiroudine Loutfi a dit : «la Sonede a envoyé ses agents à Hoani pour une opération de facturation. Les agents de la Sonede se sont heurtés à une personne qui refuse la coupure de l’eau comme il ne veut pas payer sa facture. L’agent a informé la direction régionale. Le directeur a saisi la gendarmerie. Et cette dernière démarre une opération de maintien de l’ordre. C’est à ce moment que la communauté s’est soulevée contre la gendarmerie. Des jeunes sont allés couper le branchement d’adduction d’eau depuis le captage. Et les dégâts commis par ces jeunes sont estimés à 5 845 000fc».
Fatima Said, une habitante de Hoani, a souligné que la coupure d’eau à Mbatse aurait provoqué la fureur du responsable de la Sonede. «Des jeunes du village avaient coupé l’eau dans la localité voisine, Mbatse qui se trouve être le village du directeur actuel de la Sonede, ensuite la gendarmerie est partie débrancher tous les autres tuyaux pour nous priver d’eau. Je précise qu’il s’agit de notre propre installation, installée grâce à nos propres moyens», s’écria-t-elle.
Elle poursuivra : «à l’heure actuelle, nous attendons la décision de la rencontre du ministre en charge de l’eau, le directeur général de la Sonede et le gouverneur de l’île de Mwali qui se tient à Moroni. Aujourd’hui, lundi 7 février tout est fermé, aucune personne dans la ville, les écoles sont fermées et les habitants quant à eux se sont réfugiés chez leurs familles vivant dans la capitale et dans une autre ville. Contrairement à hier, la situation à Hoani était tendue dans la journée du dimanche et il y a eu des éclats et lancement des gaz lacrymogènes. Parmi les six blessés, une femme enceinte évacuée au Chri de Fomboni par le Cosep.
Des hommes, femmes et enfants ont été tabassés». À Mwali, les habitants estiment que la Sonede n’a fait aucun investissement pour réhabiliter les infrastructures hydrauliques et les autres points d’eau. Malgré de nombreuses sources d’approvisionnement, les habitants vivent toujours un calvaire . Des habitants s’interrogent sur les tarifs imposés aux usagers et se demandent aussi «pourquoi, le coût de production est plus chère à Mwali qu’à Ngazidja où l’eau est obtenue à partir de l’énergie électrique ?».Pour les habitants de Hoani, la société doit au préalable engager des investissements, avoir une assise et offrir à sa clientèle un service de qualité avant de demander le paiement des factures.
Nourina Abdoul-Djabar