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Conflit foncier entre des jeunes de Vuvuni et Ndruani I La famille de M’sa Abdallah veut que justice soit rendue

Conflit foncier entre des jeunes de Vuvuni et Ndruani I La famille de M’sa Abdallah veut que justice soit rendue

Société | -

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La localité de Ndruani, affectée par ce deuil, souhaite que la justice tranche sur l’acte meurtrier. Les responsables des deux localités sont du même avis «de laisser la justice faire son travail». Mais ils n’ont pas la même lecture du conflit foncier qui les oppose. Car, à Vuvuni, l’on prétend que «ces terrains appartenaient autrefois à des colons et que nuls ne pourraient revendiquer le droit de propriété». Alors qu’à Ndruani, l’on brandit l’argument de l’héritage matrilinéaire.

 

La famille du défunt M’sa Abdallah, retrouvé mort jeudi 22 juillet, et des responsables de la localité de Ndruani, annoncent leur intention de porter plainte. Ses proches et des habitants de la localité veulent que justice soit rendue au défunt grand notable. «Son frère se trouve actuellement à la gendarmerie pour faire sa déposition. Car, il faut que justice soit faite», a fait savoir, samedi à Al-watwan, un proche du défunt, Ali Chami, rencontré chez lui à Ndruani. La localité, affectée par ce deuil, souhaite que la justice tranche sur ce conflit foncier.


«Nous nous sommes entretenus avec le directeur de cabinet chargé de la Défense, Youssouf Mohamed Ali, le ministre des Finances Saïd Ali Said Chayhane, la gendarmerie et avec le procureur de la République Ali Mohamed Djounaid sur ce qui s’est passé. Ils nous ont demandé de sensibiliser nos jeunes de ne pas nourrir leurs esprits de vengeance pour que la justice puisse faire son travail, surtout vu que les acteurs de ce crime sont déjà entre les mains de la gendarmerie», a expliqué le chef du village de Ndruani, Soulé Bacar, au cours d’une rencontre avec Al-watwan à son domicile à Ndruani.


Quelques heures plutôt, des représentants de la localité de Vuvuni, sous la houlette de Soilihi Ali Omar, ancien maire de la région et porte-parole de ladite localité, avaient convié des medias pour leur faire part de leur désolation suite à ce qu’ont fait «leurs enfants». «C’est dans la plus grande fermeté qu’on condamne l’acte ignoble commis à Ndruani par des jeunes de Vuvuni» a-t-il déclaré en poursuivant : «la ville de Vuvuni n’est pas derrière ces jeunes-là qui prônent uniquement la mésentente de ces deux localités voisines». Toujours selon le porte-parole de Vuvuni, «il ne s’agit pas là d’un conflit entre Vuvuni et Ndruani, mais plutôt, d’altercations isolées entre certains jeunes des deux localités».


Les responsables des deux localités sont du même avis «de laisser la justice faire son travail». Mais ils n’ont pas la même lecture du conflit foncier qui les oppose. Car, à Vuvuni, l’on prétend que «ces terrains appartenaient autrefois à des colons et que nuls ne pourraient revendiquer le droit de propriété». Alors qu’à Ndruani, l’on brandit l’argument de l’héritage matrilinéaire. «Ces terrains-là, nous les avons hérité de nos grands-mères qui les avaient, elles aussi, hérité de leurs parents», a juré Soulé Bacar. Dans cette lancée, Ali Chami, proche du défunt, ajoute que «ce qui fait que ces jeunes de Vuvuni pensent que ces terrains sont la propriété des colons, c’est que dans nos terrains se trouvent des girofliers comme dans les propriétés des colons. Or, n’importe qui peut planter des girofliers «.


La gendarmerie nationale a, par ailleurs, démenti des informations véhiculées à travers des plateformes numériques qui avaient diffusé une vidéo dans laquelle on voit un jeune de Vuvuni se montrant gravement blessé avec des cris de détresse comme s’il était en danger de mort. «L’administrateur de la page Facebook Vuvuni news ainsi que l’acteur filmé sont aux mains de la gendarmerie depuis vendredi. Contrairement aux déclarations de la vidéo, cette personne n’a pas été blessée et n’a jamais été admise à l’hôpital El-Maarouf», lit-on sur la page Facebook de la gendarmerie. L’affaire est actuellement aux mains de la justice. Des arrestations ont eu lieu. Une enquête est en cours.

Adabi Soilihi Natidja

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