Dans l’affaire de l’héritage de Jacques Grimaldi, un conflit en chasse un autre. Cette fois-ci ce n’est pas la veuve de l’ancien colon (reconnue par la justice comme seule légataire des biens de son défunt mari) qui dit être victime d’expropriation, mais plutôt le propriétaire d’un terrain que Jacques Grimaldi lui-même lui avait vendu, qui déclare être lésé.
Légataire d’un terrain qui se situe à Zilimadjou à la sortie sud de Moroni, Said Hachim, qui réside à Mayotte, découvre que son terrain a été vendu à son insu et que des travaux de construction y ont été engagés. Le terrain en litige se trouve à Zilimadjou, à quelques pas du carrefour dit des « Feux rouges». C’est une parcelle de 300 mètres carrés que feu Grimaldi aurait vendu à la mère de Saïd Hachim en 1973. «Le premier reçu date de cette période-là », assure Kamaldine Moussa, neveu de Saïd Hachim, qui se réclame propriétaire du terrain. A l’en croire, la bataille judiciaire a commencé depuis 2021, quand ils ont constaté avec stupéfaction que leur terrain a été vendu à une tierce personne à leur insu, alors que sur cette même place, ils avaient déjà construit une maison en tôle ondulée, qu’ils avaient mise en location.
Quatre référés
La personne à qui le terrain aurait été vendu s’appelle Elarif Rifka. Cette dernière assure, elle aussi, avoir acheté la même parcelle à Mina Grimaldi, la veuve de Jacques Grimaldi. «Ce sont les locataires qui nous ont informé qu’ils ont reçu un ordre d’évacuation, car le propriétaire veut engager des travaux de construction. Surpris, nous avons fait une tierce opposition au tribunal de Moroni», raconte Kamaldine Moussa. «Devant le juge des référés, nous avons versé toutes les pièces demandées, montrant que la place nous appartient, notamment les factures, l’acte de vente, le plan croquis. Le juge, par ordonnance de référé, a exigé l’arrêt des travaux entrepris dans ce terrain. Hélas, madame Rifka fait fi de cette décision rendue par la justice et continue les travaux comme si de rien n’était », a-t-il ajouté.
M. Moussa de déplorer l’entêtement de la dame qui ignore, d’après-lui, les quatre référés l’enjoignant à stopper la construction. Selon lui, la dernière en date est la décision définitive rendue par la Cour d’appel, déclarant irrecevable toutes les requêtes d’Elarif Rifka. Pour le conférencier, seul l’acte juridique peut calmer les ardeurs de la dame, alors qu’il peine à être rédigé.