Le domaine d’Itsandzoni, communément appelé «Établissement Grimaldi» est en travaux d’aménagement depuis quelques jours. Aussitôt ces travaux entamés, le préfet du centre, Salim Ben Mohamed a immédiatement adressé un courrier à la veuve de Jaques Grimaldi lui intimant de cesser les travaux.
Adressé directement à la personne concernée, une copie de ce courrier est également adressée au ministère de l’Intérieur, au gouvernorat de Ngazidja, au procureur de la République, à la gendarmerie nationale et à la direction de l’Aménagement du territoire.
Une zone litigeuse
Dans cette missive, le préfet du centre mentionne que l’espace dit «établissement Grimaldi» à Moroni est une «zone considérée encore aujourd’hui comme lieu en litige». Pour soutenir sa décision de cessation des travaux, le préfet du centre se réfère également au compte-rendu du conseil des ministres du 17 novembre et écrit que cet espace est mis «à la disposition de l’État et pour des raisons de sécurité, je vous demande de suspendre ces travaux d’aménagement ou de réhabilitation dans ces lieux en attendant une nouvelle décision de l’État».
Ce courrier du préfet du centre a fait réagir les responsables de la mairie de Moroni qui considèrent que c’est une décision sage et salutaire. «Les décisions du gouvernement doivent impérativement être respectées», a déclaré Abbas Mohamed Elhad, ancien ministre et conseiller municipal à la mairie de Moroni.
Dans son intervention, le conseiller a tenu à rappeler que l’expropriation est consacrée dans la constitution. Maintenant, il reste les modalités pratiques de mise en œuvre de cette décision «pour préserver les intérêts des uns et des autres, plus particulièrement ceux de l’État». À son tour, l’avocat de la mairie, Me Youssouf Ismaël Atiki, soutient qu’actuellement une audience sur l’exécution orchestrée par Mina Fana a eu lieu et elle chante déjà victoire parce que le juge a relevé que la commune n’a pas qualité à arrêter une exécution qui est faite à son endroit. «Nous allons faire appel», a-t-il souligné.
Dans son intervention, l’avocat de la commune de la capitale a ajouté que Moroni ne doit pas subir deux fois une injustice, car Jaques Grimaldi s’est installé sur les lieux par «des méthodes d’anticipation sur l’État comorien et les Comoriens». Et, désormais, Mina Fana veut récupérer ses biens en anticipation à tous les niveaux, voire devant les médias. Al-watwan a essayé de contacter l’avocat de Mina Fana, mais l’intéressé était resté injoignable.
Ces travaux interviennent en moins de trois semaines depuis les déclarations du porte-parole du gouvernement, Houmed M’saidie, à l’issue du conseil des ministres du 17 novembre, qui évoquait la question des terrains et parcelles devant revenir à l’État si leur acquisition n’est pas faite dans le cadre de la loi.
Lors de ces déclarations, le porte-parole du gouvernement a fait référence au cas des établissements Grimaldi. La veuve de Grimaldi est en litige avec la commune de Moroni.«Nous savons tous la tournure qu’a pris ce débat, mais étant donné les différents projets mis en place par l’État, celui-ci détient tous les droits d’acquisition», avant-il déclaré.