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Conflit inter villageois à Bouni ya Hamahamet I Une personne décédée et neuf personnes aux mains de la gendarmerie

Conflit inter villageois à Bouni ya Hamahamet I Une personne décédée et neuf personnes aux mains de la gendarmerie

Société | -   Adabi Soilihi Natidja

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Dans le village de Bouni ya Hamahamet, l’ouverture d’un foyer qui avait été fermé par le préfet a conduit à des échauffourées qui se sont soldées par un mort.

 

Maoulida M’changama, âgé de plus de quarante ans, a été tué samedi lors d'un conflit inter-villageois opposant deux clans des jeunes de Bouni ya Hamahamet. Selon le maire de Hamahamet Nymamsiru, la victime a reçu un coup de pierre à la tête. C’était un père de famille, ayant laissé derrière lui une femme et six enfants.

Interrogé dans la nuit de samedi sur les causes de ce conflit, Salim Hassani Ahmed, le maire, a expliqué que tout avait commencé par une simple histoire de foyer (Mabangwe ya Mdji). « En raison d'un problème lié à l'aménagement de la route Bouni-Mbeni, les deux foyers sont entrés en conflit. Le préfet de Hamahamet, Saïd Ali, originaire de la région en question, a pris la décision de signer un arrêté interdisant l'ouverture des deux foyers, sans me consulter en tant que maire », a fait savoir l’édile. Il a précisé avoir « riposté » et « condamné » l'attitude du préfet qui, selon lui, « a négligé ses fonctions depuis déjà sept mois à cause des événements de Mbeni ». Les événements de Mbeni ici mentionnés font référence aux échauffourées d’octobre 2022, provoquées par une cérémonie de Mawulid initialement interdite, et qui s’étaient soldées par plusieurs blessés.

Dans ses explications, le maire a fait savoir que « l'autre foyer » s'était conformé à la décision prise par Saïd Ali. « La semaine dernière, il y avait un mariage et le Twarab [une danse traditionnelle] a été cantonné dans l'une des places publiques de la localité », a-t-il souligné. Et de préciser ensuite qu’à cause des festivités du grand mariage d'un de ses proches, le préfet avait conduit une délégation pour demander au procureur de la République l'autorisation de rouvrir les portes du foyer de son clan. « Mais ce dernier ne les a pas reçus », a-t-il précisé, rapportant qu'ils s'étaient ensuite tournés vers le président du Tribunal, Aliamane. Ce dernier leur aurait rendu un jugement avec possibilité d'appel pour la partie adverse. « Ce qui a été fait immédiatement par l'autre clan en présence d'un huissier. Ainsi, le jugement ne serait applicable qu'après huit jours, dans l'attente du délai d'appel qui a été respecté », a détaillé notre interlocuteur.

Le préfet aux arrêts

« Cependant, un jeune délinquant du clan du préfet a forcé la porte du foyer pour y célébrer leurs festivités. Le clan adverse s'y est opposé, et c'est à ce moment que la situation a dégénéré », rapporte toujours Salim Hassani Ahmed, qui estime que « si Saïd Ali avait agi en tenant compte de son statut de préfet et non en tant que membre d'un clan, ce problème aurait pu être évité ».

Le maire a également dit qu’il comptait se rendre avec ses paires à Bouni pour essayer de trouver une sortie de crise paisible. A noter que le préfet Saïd Ali se retrouve depuis à la brigade de la gendarmerie de Koimbani ya Oichili avec neuf autres jeunes de Bouni. La situation qui prévalait dans cette localité a fait que plusieurs familles ont préféré passer la nuit ailleurs. Le meurtrier de Maoulida M’changama, un homme surnommé Djawula, serait en cavale.

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