Afin d’encourager les deux camps à entamer des négociations en vue d’une réconciliation durable, des jeunes de Bangwa la Hambu ont eu recours à une méthode peu orthodoxe. Très remontés contre les notables, ces jeunes ont empêché l’accès à la grande mosquée pour la prière du vendredi. Dans une déclaration relayée par les médias sociaux, ils affirment leur détermination à imposer la réconciliation dans la cité.
Depuis 4 ans, la localité est minée par un conflit latent entre les «fils de la cité» (wanamdji) et les «hommes accomplis» (wandru wadzima). Les positions entre les deux classes sociales du village semblent être irréconciliables, au point que le village est ostracisé par la région de Hambu: les habitants de Bangoi n’ont pas le droit de participer aux manifestations coutumières ou religieuses des autres localités de la région, tout comme les natifs de la région sont interdits d’assister à des cérémonies de mariage ou religieuses.
«Nous en avons assez de cette situation. Nous avons aujourd’hui décidé de hausser le ton en interpellant les deux classes sociales à se réconcilier», a déclaré le porte-parole du mouvement. «Dieu nous ordonne d’interdire le mal, d’abord par la parole, ensuite par la fermeté et enfin par la répression si nécessaire», a-t-il ajouté. Selon lui, les jeunes de Bangwa ont épuisé toutes les voies pour réconcilier les positions des deux camps, en vain. Ils ont tenté de passer par l’intermédiaire des imams de la localité pour espérer trouver un compromis, mais se sont heurtés à l’intransigeance des deux camps.
«Dans cette impasse, nos prières sont donc vaines. Nous avons alors décidé qu’il n’y aurait pas de prières collectives dans notre village, à commencer par la prière du vendredi dernier, et ce jusqu’à ce qu’un compromis soit trouvé entre les belligérants», a-t-il déclaré. Pour appuyer leurs paroles par des actes, les protestataires, dont la plupart sont des mineurs, ont retiré les tapis et la sonorisation, bloquant également les ventilateurs de la mosquée du vendredi. «Cette action est la première d’une série que nous comptons mettre en œuvre si d’ici mercredi un compromis n’est pas trouvé», a-t-il averti, ajoutant que seule la région de Hambu détient les clés pour résoudre cette crise.