Le juge d’instruction chargé du dossier conflit villageois de deux localités de Dimani, Ntsorale et Maweni, a procédé à la première audition au fond des inculpés. Débuté le jeudi dernier, ce rendez-vous avec le magistrat instructeur s’est déroulé en présence des avocats des inculpés et a pour le moment concerné 2 inculpés sur 10 issus de la localité de Ntsorale.
Ces deux inculpés qui se sont pliés à l’interrogatoire du juge, il y a six jours, sont poursuivis et placés en détention provisoire pour les faits “d’homicide, incendie, destruction de biens d’autrui et violence en réunion” présumés. Ces séries d’audition vont se poursuivre dans les jours à venir. Car, au total, treize personnes sont impliquées dans ce dossier d’homicide, dix du coté de Ntsorale et trois du côté de Maweni.La première audition au fond est une étape importante de la procédure. Selon Me Abdillah M’madi Said, aucun calendrier concernant l’audition des huit autres inculpés n’a été établi. “Nous espérons que tout sera fixé dans la semaine”.
Une autre enquête
L’avocat émet le souhait de voir une ouverture très prochainement d’une enquête suite à une plainte déposée au parquet il y a plus de trois semaines. La plainte en question a été déposée par les victimes originaires de Ntsorale contre les faits “d’incendies volontaires, destructions de biens, abattages d’animaux, coups et blessures volontaires” présumés. Selon Me Abdillah M’madi Soilihi, cette saisine du parquet est orientée contre 15 personnes connues et identifiées. “Nous sommes très inquiets du silence qui entoure cette affaire et nous espérons que le parquet va rapidement transmettre le dossier à la gendarmerie pour qu’une enquête soit ouverte et surtout faire entendre la voix de ces victimes”.
Au sujet de cette plainte formulée par ces victimes de Ntsorale, lors d’une entrevue avec la presse, Me Djamal Edine Bacar, un autre avocat constitué dans ce dossier, avait soutenu que cette démarche a un seul objectif : éviter d’envoyer cette partie du dossier aux oubliettes et se concentrer seulement sur l’homicide. Sans cette procédure parallèle, “une confusion sera semée dans le dossier et à un moment, nous nous retrouvons être à la fois des avocats de partie civile et de prévenu. Justice doit être rendue pour tous”.
Ce conflit villageois a pour origine une histoire banale entre un chauffeur de transport en commun originaire de Maweni et un jeune issu de Mbude, deux localités de la région de Dimani. Le 4 août dernier, un chauffeur originaire de Maweni a déposé son client dans la localité voisine de Mbude. À cette occasion, le chauffeur a eu des échanges verbaux avec un jeune de Maweni. Cette altercation s’est soldée par une bagarre et un procès devant le tribunal de flagrant délit.
La localité de Ntsorale, qui aujourd’hui se trouve au centre du conflit s’est trouvée impliquée suite à une soirée twarab. Au cours de cette soirée, une bagarre entre jeunes de Maweni et Mdude allait éclater et les gens de Ntsorale se sont interposés en leur demandant de ne pas se battre chez eux et ont accompagné les jeunes de Mbude jusqu’à chez eux. Furieux, les jeunes de Maweni ont attaqué Ntsorale en incendiant des maisons et égorgeant cabris et zébus.