Le ministre de l’Intérieur, Mahamoud Fakridine, s’est mû en médiateur et a rencontré, vendredi et samedi le bureau exécutif déchu. L’incertitude plane sur l’identité du prochain maire à la tête de la plus grande commune du pays, l’on ne sait plus sur quel pied danser. Initialement, c’est l’élection du maire de Moroni qui était attendue après la motion de déchéance. Le ministre veut apaiser les tensions.L’idée est, nous dit-on, de “préserver la paix dans la ville”. “Le premier et deuxième adjoints au maire, accompagnés de trois conseillers, se sont entretenus avec le ministre de l’Intérieur, lequel prévoit un arrêté annonçant le retour, à la tête de la mairie, du maire déchu”, a fait savoir Mohamed Kaambi Mohamed, conseiller municipal.
Election, pas d’élection…
Si Hassane Mohamed Halidi devrait être reconduit, cela ne devrait pas être le cas pour ses trois adjoints, explique-t-on. En effet, le bureau devrait être constitué “du maire et du secrétaire général de la mairie”, devait préciser Mohamed Kaambi Mohamed. Dans la foulée, la préfecture du centre s’est fendue d’une note circulaire N°2231/Pc, conférant les responsabilités de la mairie au secrétaire général. Ce dernier “est chargé d’assurer les affaires courantes de la Commune de Moroni jusqu’à l’élection d’un nouveau maire et d’un bureau communal suivant les dispositions légales et règlementaires pertinentes en la matière”, peut-on lire sur la note précitée.
Du côté des auteurs de la motion de déchéance, on salue la volonté “d’apaiser les tensions”, mais ils campent toujours sur leur position. Pour rappel, d’une main levée, et à “l’unanimité”, un quorum de 37 conseillers avait, lors d’une session extraordinaire organisée jeudi dernier au foyer Casm, décidé de la révocation dudit bureau, et propulsé, à la tête de la commune, Fatouma Abdallah, la doyenne des conseillers.
Les auteurs de la motion de déchéance sont donc dans l’attente de l’organisation de ce fameux vote. “La balle est maintenant avec le ministère de l’Intérieur. Notre travail se limitait à la motion de déchéance de la mairie. L’organisation du vote ne relève pas de notre compétence”, a fait savoir Abbass Mohamed El-Had, membre du conseil municipal. Dans notre édition d’hier, l’ancien parlementaire et actuel membre du conseil municipal, avait également laissé entendre que toute organisation de vote émanerait des mains du ministère de l’Intérieur.
Rappelons que la session extraordinaire a été émaillée de tensions, une forte mobilisation policière avait investie les abords immédiats de la mairie, et le maire adjoint avait même “fait l’objet d’une arrestation” et aurait “passé deux heures aux mains de la gendarmerie”. Le chemin menant à la tête de la municipalité de Moroni est assombrie par des incertitudes, qui ne sont, pour l’heure, pas prêtes de s’estomper.
Housni Hassani