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Conflits entre Barakani et Nyatrangua I Des personnes blessées et des habitations saccagées

Conflits entre Barakani et Nyatrangua I Des personnes blessées et des habitations saccagées

Société | -   Ahmed Zaidou

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Des violents affrontements entre Barakani et Nyatrangua ont secoué la commune de Wani, laissant des blessés, des maisons saccagées, et des biens volés. Les autorités tentent depuis de restaurer la paix, mais la tension persiste, et laisse la communauté dans l’incertitude.

 

Dans la commune de Wani, un affrontement grave a éclaté entre les habitants de Barakani et ceux de Nyatrangua. Ce mardi, le village de Nyatrangua s’est réveillé dans la terreur. Des jeunes du village voisin, Barakani, séparé par une rivière, ont débarqué vers 10 heures, selon les informations recueillies, armés de manches, de barres de fer et de cailloux, exprimant ainsi leur volonté de “se venger”. Plusieurs blessés du côté de Nyatrangua ont été évacués à l’hôpital de Hombo, des maisons ont été saccagées, et des biens ont été volés.


Sur le chemin de Nyantranga, trois jeunes, dont l’un était tatoué au visage, filtrent les passants, en leur demandant leur origine avant de les laisser passer. Selon les informations recueillies sur place, les deux villages ont mis en place des comités locaux de surveillance et de lutte contre la délinquance. Un jeune de Barakani, décrit comme un ivrogne, aurait été arrêté par le comité de Nyatrangua. Il aurait informé sa famille qu’il avait subi une interpellation musclée.


«Environ 50 personnes armées ont débarqué dans le village, pillant plusieurs biens, dont de l’or et des brebis. Des maisons ont été saccagées, voire incendiées. Des jeunes, y compris des jeunes filles, ont été maltraités et tabassés, avant d’être secourus par la Sécurité civile. Personnellement, j’ai été attaché, frappé par derrière et insulté de tous les noms. Ils se sont excusés ensuite, comprenant que je ne faisais pas partie du comité de Nyatrangua.

Les traces de cette agression sont encore visibles sur mon corps », témoigne un jeune du village nommé Maoulana Hamza. Suite à cet assaut, la maison d’un haut gradé des forces de l’ordre a été saccagée, puis partiellement incendiée. Selon un autre jeune, Maanrouf, un haut officier des Forces comoriennes de défense (Fcd) d’Ongojou, serait à l’origine de ce comité à Nyatrangua.

« Abandonnés »

«C’est pour lui montrer qui fait la loi. Maintenant, nous voulons simplement que chaque comité travaille de son côté et trouvions enfin une solution pour nous dédommager de tous ces dégâts matériels », explique-t-il. A la brigade de gendarmerie de Wani, située à l’aéroport, des jeunes de ce village accompagnés d’une adjointe au maire et du chef de village, Halifa Hedja, ont dit se sentir « impuissants et abandonnés à eux-mêmes ». «Nous sommes faibles face au grand village qu’est Barakani, connu pour être un village de ***. Nous ne comptons que sur la sécurité de la gendarmerie.

Nous ne savons pas encore quelle tournure prendront ces affrontements d’ici ce soir jusqu’au matin », a dit le chef de village, « frustré et fatigué d’être à la brigade depuis le matin, avec le commandant et sans solution ». Mis à part les trois jeunes rencontrés en chemin vers Nyatrangua, nous n’avons rencontré aucune personne de Barakani pour l’interroger.


Le maire de Wani a de son côté reconnu l’ampleur de la violence engendrée par ce conflit. Contacté par téléphone, il a fait état d’une situation en cours de résolution. «Nous avons mobilisé la gendarmerie pour des solutions. Mes adjoints sont chargés chacun de son côté de faire de son mieux pour faciliter les discussions afin de trouver une solution commune dans les brefs délais. Des discussions sont en cours notamment avec la gendarmerie pour restaurer la paix », a-t-il assuré.

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