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Conférence de presse du président Azali Assoumani I «El-Maarouf reste ma plus grande préoccupation»

Conférence de presse du président Azali Assoumani I «El-Maarouf reste ma plus grande préoccupation»

Société | -   Faïza Soulé Youssouf

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Le président a dressé le bilan de ses 100 premiers jours à la tête de l'Union africaine lors d'une conférence de presse. Il a annoncé la suppression du visa d'entrée pour les Comoriens se rendant au Kenya et la mise en place d'une commission comoro-kenyane. Le chef de l'État a également évoqué ses réalisations en matière de gouvernance, de construction d'infrastructures et de confiance des investisseurs étrangers. Il a parlé de son engagement envers la santé des citoyens et a abordé les réformes à venir dans le domaine de l'éducation. Des défis sécuritaires ont de même été mentionnés, avec des actions diplomatiques en cours.

 

Le chef de l’Etat a tenu une conférence de presse ce lundi, quelques jours après la célébration du 48e anniversaire de l’Indépendance du pays comme cela se fait souvent. Elle avait également pour but de dresser le bilan de ses 100 premiers jours à la tête de l’Union africaine. Devant un parterre de ministres et de conseillers, Azali Assoumani a dit sa fierté de voir le président kenyan, William Ruto, « honoré de sa présence la fête du 6 juillet ». Il a rappelé les annonces importantes qu’il a faites, notamment la suppression d’ici la fin de l’année, du visa d’entrée pour les ressortissants comoriens désirant se rendre au Kenya et de la bourse qu’il a promis de donner à 100 étudiants. « Nous allons mettre en place une commission comoro-kenyane à cet effet », a-t-il déclaré.

Regain de confiance d’investisseurs étrangers

Il s’est longuement épanché sur les réalisations de son gouvernement. Pour la gouvernance, il a fait état de « l’adoption de nombreuses lois », entre autres. Tour à tour, il a évoqué la construction des routes, soutenu que des ports et des aéroports étaient «sur le point d’être réhabilités ou construits », du regain de confiance d’investisseurs étrangers, notamment Américains et Français dans le domaine «de la pêche ou de l’énergie».


L’hôpital El-Maarouf dont le bâtiment de plusieurs étages «est presque arrivé aux finitions» «lui tient vraiment à cœur, il est ma principale préoccupation». « J’aimerais que mes concitoyens ne se déplacent à l’étranger qu’en cas d’extrême nécessité et non pour le moindre petit bobo», a-t-il dit. «Après avoir trouvé un financement via un prêt auprès de la Banque Islamique de Développement pour la construction, nous nous évertuerons à en contracter un autre pour l’achat des équipements », a déclaré le conférencier. Il a rappelé l’ouverture d’un centre d’imagerie à El-Maarouf en début d’année. Il a également fait savoir qu’un centre de dialyse allait voir le jour à Mwali et Ndzuani.

Les délestages de plus en plus longs

Azali Assoumani a promis que de nombreuses réformes « allaient être menées au niveau de l’Éducation, et dans d’autres domaines sociaux pour plus de progrès et de prospérité» sans préciser quand et comment. Un journaliste lui a demandé pourquoi depuis 6 ans, il n’y a pas eu l’élection d’un président comme le prévoient les textes. « Alors que le dernier processus était en cours à l’UDC, une délégation de la localité d’un des candidats est venu me voir pour me dire que si leur fils devenait le président de l’Université, il serait par la suite le président de l’Union des Comores. Ce qui m’a heurté, l’Université n’ayant pas vocation à être politisée», a-t-il argué.
Au sujet de l’électricité, c’est devenu maintenant une habitude chaque fois que la question lui est posée. Alors que les délestages se font de plus en plus longs, le chef de l’Etat assure « que les Comoriens devraient s’estimer heureux qu’il y ait des coupures car cela veut dire que le courant est fourni. Il ne faut pas qu’ils soient ingrats. Il n’y a pas si longtemps, le pays pouvait passer 6 mois dans l’obscurité et les festivités de mariage se tenaient à la lueur d’une bougie ». Le chef de l’Etat semble exempter les dirigeants des sociétés d’Etat dont la Sonelec de toute responsabilité.


A la question de savoir quelle était la réforme qu’il a menée et qui le rendait fier depuis son retour au pouvoir, il y a 7 ans, il a reconnu qu’il n’y en avait pas. « J’avais beaucoup de rêves mais toutes les initiatives ont été plombées soit par le Covid-19 ou la guerre en Ukraine » a regretté le conférencier. Seulement, a-t-il poursuivi, « pour la première fois depuis l’accession des Comores à l’indépendance, le Fonds monétaire International a mis à notre disposition 40 millions de dollars sur les quatre prochaines années pour appuyer différents projets du Plan Comores Émergentes. Ce qui pour la communauté financière mondiale, constitue un quitus du Fmi qui facilite les crédits».

La presidence de l’Union africaine

Il y a 3 ans, lors de la célébration de la fête nationale à Anjouan, Azali Assoumani promettait que des passeports allaient être confectionnés à Anjouan mettant fin à une injustice qui touche les habitants des deux îles de Ndzuani et de Mwali, qui sont obligés de venir à Moroni pour avoir un passeport. Depuis, rien n’a été fait ou alors si peu. La question lui a donc été posée. Voici sa réponse : « nous nous sommes rendus là-bas avec le ministre de l’Intérieur pour inaugurer un bureau mais malheureusement je n’ai pas pu assurer un suivi afin de savoir ce qui bloque », a-t-il admis.


Le président de l’Union africaine a reconnu que les défis, notamment sécuritaires, étaient immenses, « ce qui implique une action diplomatique intense ». « Je suis en contact avec les belligérants au Soudan et je me suis déplacé à Addis pour rencontrer les représentants de la Guinée, du Mali et du Burkina », a-t-il déclaré. Il a rappelé qu’il a fait partie de « la Mission de la Paix Africaine » en Ukraine et en Russie. « Nous avons rencontré le président Volodymyr Zelenski et le président Vladimir Poutine pour les écouter et proposer des solutions à la crise qui les oppose et dont les conséquences s’étendent jusque chez nous».

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