Réunis au restaurant le Select hier matin, le parti Juwa et l’Updc ont tenu une conférence de presse conjointe pour dénoncer un régime actuel qui procède par “coup de force et intimidations”. Pour commencer, les conférenciers ont tenu à dénoncer l’arrestation des commissaires de Ndzuani bien que libérés hier.
Le porte-parole du parti Juwa, Dr Abdouchakour Ahmed parle d’arrestations au “nom de l’injustice prônée par le vice-président Moustadroine Abdou”. Un clin d’œil aux propos du vice-président qui déclarait sur les antennes de l’Ortc à Ndzuani, que “la justice doit faire son travail sinon l’injustice le fera”.
Si les conférenciers parlent d’une prérogative insulaire en estimant que l’aménagement du territoire relève des compétences des autorités insulaires, les intervenants déplorent le climat politique fait d’ “intimidations et de menaces” à Ndzuani.
Pour corroborer ces propos, le secrétaire général du parti Juwa, Ahmed El Barwane prend pour exemple “les salaires des agents insulaires qui ne sont toujours pas versés, les 300 millions de taxes sur le girofle qui devaient être reversés à l’île mais bloqués. Toutes ces manœuvres sont destinées à menacer et à intimider les autorités de l’île”.
Sensibilisation contre les assises
L’actualité brûlante concerne également les travaux de la VIeme Commission mixte France-Comores qui ont vu la présence d’élus de Mayotte. Une présence que l’opposition fustige avec véhémence d’autant plus que selon les propos d’Ahmed El Barwane, le député de Mayotte Mansour Kamardine est
un colon et un colonisateur convaincu. Nous rejetons profondément la présence de cet individu aux mauvaises habitudes. Toutefois, il faudrait signaler que sa présence est due à l’ouverture du régime actuel qui aura permis à des élus mahorais mais qui se réclament français, de prendre part à des discussions autour de la question mahoraise.
Intervenant sur ce sujet, le porte-parole de l’Alliance de l’opposition, Youssouf Saïd estimera qu’il s’agit de l’intégrité territoriale du pays et regrettera la partialité de la justice sinon, ils y auraient porté l’affaire.
L’autre sujet et non le moins important concerne les assises nationales que l’opposition rejette catégoriquement. S’ils se disent partants pour l’organisation d’assises nationales, ils marquent leur opposition quant à leur organisation telle qu’elle se présente. Ils rejettent surtout la composition du comité de pilotage des assises. Pour Dr Chakour, l’incompréhension domine lorsque le président de l’Union parlait de six partis reconnus par la loi et qu’aujourd’hui
on constate que le porte-parole du Cpan c’est Ridja issu d’un parti qui n’existerait pas ou du moins qui n’est pas reconnu légalement”.
Il citera également le poste de vice-président du Cpan qui serait aux mains de quelqu’un qui a été viré de son parti. Youssouf Saïd annonce pour sa part que l’opposition se restructure mais elle est néanmoins prête pour combattre “les dérives du régime en place”. Selon lui, l’opposition prévoit, dans les jours à venir, d’investir Mwali, Ndzuani à nouveau et Ngazidja pour sensibiliser la population contre les assises.
“Le gouvernement actuel ne supporte pas les divergences d’opinions et essaie de nous priver de la parole mais nous organiserons des réunions et même des caravanes. Les membres du gouvernement ne peuvent pas nous réduire au silence alors qu’ils sont en campagne quotidiennement” a renchéri Youssouf Saïd imité par Ahmed El Barwane qui parle au sujet du ministre de l’Intérieur, d’un “pompier pyromane qui ne cesse de proférer des menaces”.