Une conférence débat sur la vie et le parcours académique, professionnel et «politique» d’un défenseur des valeurs islamiques a eu lieu hier mercredi 16 mars au Foyer Banati Aswilia de Ntsudjini. La première partie de la conférence, présentée par le coordinateur des programmes de recherche à l’Université des Comores, a été axée sur la biographie sommaire, à savoir "la vie de l’érudit, l’intellectuel". Dr Ahmed Ouledi a ainsi rapporté que "Saïd Toihir bin Saïd Ahmed Maoulana est né (vers 1942, ndlr) à Ntsudjini. Il sera conduit à Zanzibar auprès de son oncle maternel (Saïd Moustoifa bin Djaafr, ndlr) à l’âge de 7 ans, où il débutera ses études avant d’être envoyé au Caire en Egypte pour intégrer en 1956 l’Université Al-Azhar Charif où il obtiendra son baccalauréat à l’époque du pouvoir de Gamal Abdel Nasser". Charif Toihir retournera aux Comores en 1967. Il a été reçu en grande pompe par sa communauté et ses proches. Il va ensuite inaugurer la grande mosquée de Mtsamudu ya Ndzuani. Mais, au début de sa carrière, les colons le surveillaient sous la direction d’Antoine Colombani. "J’ai connu Charif Toihir en tant que professeur. Il m’a enseigné en classe de sixième
«Un amoureux des sciences»
en 1972 au Lycée de Moroni.
Il a été l’un des trois premiers professeurs d’origine comorienne ayant enseigné au lycée", a témoigné le chercheur Dr Ahmed Ouled avant de rappeler une anecdote qui a fait réagir l’assistance : "il a enseigné la même année le président Azali Assoumani et le colonel Aboubakar Mze Cheikh".Plusieurs témoignages ont été étalés par des proches du feu mufti notamment ceux de l’ambassadeur Ahmada El Badaoui Mohamed Fakih. Pour lui, tout ce que le feu Charif Toihir faisait ou entreprenait était toujours en relations avec la promotion des sciences ou l’amour du pays. " Saïd Toihir bin Saïd Ahmed Maoulana est d’une descendance dans gens cultivés. Ce n’était pas au hasard que sa famille décida de l’envoyé à l’âge de 7 ans à Zanzibar auprès de son oncle. On aimait Charif Toihir par son intelligence, ses facultés, sa générosité de partages ses connaissances et surtout pour toute sa fibre patriotique", dit-il.
La conférence-débat dont le modérateur n’était autre que l’ancien ministre Djaffar M’madi a été honorée par la présence de l’administrateur provisoire de l’Université des Comores Dr Ibouroi Ali Tabibou, Dr Saïd Bourhane, Fundi Mohamed Safari, enseignants, plusieurs ulémas de la région d’Itsandra et des notables. Charif Toihir a été présenté comme un éminent chercheur. "Durant ses études au Caire, il en a profité pour fréquenter plusieurs instituts en menant des recherches dans divers domaines sur le Droit islamique, entre autres", a déclaré l’enseignant Elhadj Abdouchacour, rappelant que Charif Toihir a été nommé mufti de la République en 1998 sous feu Mohamed Taki Abdoulkarim.
Il n’a jamais quitté cette fonction jusqu’à sa mort. Avant cette nomination, Charif Toihir était enseignant au Lycée de Moroni avant de travailler au Tribunal de Moroni de première instance en tant que conseiller en Droit islamique.Il deviendra ensuite le président du Conseil des Ulémas des Comores. Selon Elhadj Abdouchacour, le fait de célébrer chaque année la mort du mufti Chari Toihir, c’est le moyen idéal de permettre aux générations futures de connaitre sa vie, son parcours, ses œuvres et ses recherches. Diverses activités sont au menu à l’occasion de la commémoration de son décès avec un «Tahatima» jeudi à Itsandra-mdjini, et samedi à Ntsudjini. Une conférence sur son parcours aura lieu mardi à la faculté Imam Chafiou de l’Université des Comores.