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Conférence ministérielle sur l’économie bleue I Le président de l’Ua appelle à des actions collectives

Conférence ministérielle sur l’économie bleue I Le président de l’Ua appelle à des actions collectives

Société | -   Nazir Nazi

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L’économie bleue représente une opportunité de 3 000 milliards de dollars pour l’Afrique. L’Union Africaine et ses partenaires s’engagent à promouvoir des économies diversifiées et résilientes. La conférence a voulu renforcer la coopération régionale et à former des experts pour faire face aux défis environnementaux et climatiques.

 

Le segment de haut niveau de la Conférence sur l’économie bleue et l’action climatique en Afrique s’est déroulé hier, le mercredi 14 juin, au Palais du peuple à Moroni, en présence de dirigeants politiques, aux côtés du président de l’Union des Comores et président en exercice de l’Union africaine. L’objectif a été de discuter des résultats de la réunion du groupe d’experts sur l’initiative de la Grande muraille bleue et de parvenir à une déclaration de Moroni. L’accent a été mis sur le leadership des Peid africains dans l’action océanique africaine pour le climat et le développement de l’économie bleue, tout en confirmant le soutien politique à l’initiative de la Grande muraille bleue et à sa feuille de route opérationnelle.

L’Agenda 2063 et les Objectifs de développement

Lors de sa déclaration, le président de l’Union des Comores, également président en exercice de l’Union Africaine, Azali Assoumani, a exprimé sa profonde reconnaissance envers les participants pour s’être déplacés à Moroni afin de réfléchir à l’avenir du «grand, beau et riche continent».Il a rappelé sa décision de mettre en avant les spécificités des États insulaires pendant sa présidence à l’organisation continentale. Convaincu du rôle crucial de la gestion adaptée des océans et des mers pour atteindre l’Agenda 2063 et les Objectifs de développement durable à l’horizon 2030, il a estimé qu’il était judicieux de transformer les faiblesses des pays en une force et une opportunité pour promouvoir un développement durable et harmonieux du continent. « J’ai également fixé comme objectif de rassembler toutes les bonnes volontés capables de contribuer à transformer notre vision d’une Afrique prospère, soucieuse de son environnement. Nos ressources sont gravement affectées par des pressions croissantes telles que le changement climatique, la pollution, le développement côtier incontrôlé, la surpêche et la destruction des habitats. Il est donc temps de mettre en place un modèle économique durable qui intègre les trois piliers du développement durable : l’économie, le social et l’environnement», a-t-il affirmé.

Une «position unique»

Face à ce constat, le président en exercice de l’Union africaine considère que l’économie bleue, évaluée à une valeur économique annuelle de 3 000 milliards de dollars, représente une opportunité exceptionnelle pour les États insulaires, les pays côtiers et l’ensemble du continent africain. Face aux perturbations engendrées par le dérèglement climatique, il a souligné l’importance d’un combat collectif, qui a été précisément l’objectif de la réunion.

Ce n’est qu’en joignant les efforts continentaux

Grâce à la mise en place de la Grande muraille bleue, les parties prenantes pourront, selon le président, protéger et conserver 15 % des ressources de l’océan Indien occidental d’ici 2027. Ce qui équivaut, selon lui toujours, à la préservation d’un million d’hectares d’écosystèmes marins, grâce à la création de sanctuaires de mangroves, d’herbiers et de refuges coralliens.Le Président a par ailleurs appelé à une innovation collective pour établir des économies plus diversifiées, inclusives, durables et résilientes. « C’est tout le sens de la mise en place de la Zlecaf dont l’accélération nous permettra de promouvoir le développement de l’économie bleue et circulaire », a soutenu le chef de l’Etat. Azali Assoumani a également exprimé sa gratitude envers les partenaires pour l’organisation de cette première Conférence ministérielle sur l’économie bleue et les spécificités des États insulaires.

Face à la volonté des différentes délégations d’atteindre les objectifs de l’agenda 2063 portés par l’Union africaine, le président de la Commission de l’Union Africaine, Moussa Faki Mahamat a démontré que l’Afrique occupe une position unique dans la scène de l’économie bleue mondiale. «Nos océans et mers sont non seulement des ressources de subsistance pour des millions de personnes, mais ils constituent un pilier essentiel du développement durable et de la résilience climatique. Ce n’est qu’en joignant les efforts continentaux, à ceux de la République de Seychelles et à ceux des partenaires au développement que notre continent sera doté des cadres adaptés de l’économie bleue, que les jeunes et les femmes africains seront responsabilisés », a-t-il déclaré.A son tour, le directeur général de l’Union internationale pour la conservation de la nature (Uicn) a expliqué que l’initiative de la Grande muraille bleue est un mouvement qui va accélérer et valoriser l’océan au profit de plus de 70 millions de personnes dans l’ouest de l’océan Indien.

Rapport du Giec

Le développement de la grande muraille bleue n’en est encore qu’à ses débuts. À ce moment-ci, l’Uicn et ses partenaires souhaitent parvenir à un consensus sur le cadre de gouvernance et la réalisation d’une ambition tangible et transformationnelle pour la région », a-t-il fait savoir. De son côté, le secrétaire général de la Commission de l’océan Indien (Coi), Vêlayoudom Marimoutou, a assuré que la conférence «Blue future» inaugure un « processus de Moroni» que la Coi souhaite porteur pour les Etats insulaires et côtiers d’Afrique, qui sont à l’avant-garde des défis climatiques et environnementaux, et qui renferment un potentiel remarquable de résilience. Il a souligné la nécessité d’agir vite, étant donné que les projections du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) montrent une tendance à la destruction des écosystèmes marins et littoraux des latitudes tropicales plus rapide que prévue. «La Grande muraille bleue est, sans doute, l’expression d’une ambition collective et l’occasion d’une action forte, concertée et coordonnée. Il faut faire autrement. Nous avons proposé que la présidence de l’Union africaine évalue l’opportunité d’organiser un forum panafricain des garde-côtes, ce qui serait inédit. Pour ce faire, il faut former. Il nous faut des techniciens, des ingénieurs, des scientifiques, des chercheurs, des entrepreneurs, des fonctionnaires pour relever les défis immenses du climat, des inégalités et de la mondialisation», a-t-il recommandé.
Un autre panel était dédié à la Zone de libre-échange continentale africaine (ZleCaf). Nous y reviendrons.

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