Lors de son passage aux Comores, le professeur Thierry Melbert, président de l’Observatoire de la parentalité de l’océan indien, a animé une conférence mercredi 28 mai au siège du Cndrs. Ce moment d’échange a permis d’aborder les pratiques parentales, les défis rencontrés, ainsi que les leviers d’action pour renforcer les liens familiaux dans le contexte moderne de la région. « L’éducation parentale doit avant tout s’appuyer sur la qualité de la relation entre parents et enfants », a souligné le professeur Melbert. Selon lui, cette relation est essentielle pour comprendre le vécu quotidien de l’enfant, surtout lorsque celui-ci évolue loin de ses parents. Il a mis en lumière les ruptures éducatives pouvant survenir en cas de divorce ou de migration d’un parent, facteurs susceptibles de fragiliser ce lien.Le professeur a également évoqué les difficultés liées aux enfants non désirés ou à un manque d’écoute, qui peuvent compromettre le processus éducatif.
«Lorsqu’un parent n’est pas prêt à accueillir un enfant, cela peut engendrer une absence de suivi dans son développement, un déficit d’attachement lié au manque d’expérience, ainsi qu’un manque de soutien psychologique entre l’enfant et son père ou sa mère», a-t-il expliqué. Dans les écoles et au sein des milieux sociaux, de nombreux parents s’inquiètent du comportement de leurs enfants et de l’évolution de leurs capacités cognitives. Pour répondre à ces préoccupations, le professeur Melbert a recommandé la mise en place de groupes de parents qui se réuniraient régulièrement avec les responsables scolaires afin d’échanger et de partager leurs expériences.
L’évolution des capacités cognitives des enfants
«Accueillir les parents dans les écoles pour discuter du comportement des enfants permet d’instaurer une meilleure compréhension mutuelle, et ainsi de sensibiliser chacun à la dynamique éducative. On peut également créer des cellules d’écoute par groupe, organiser des ateliers valorisant le rôle parental et proposer des systèmes éducatifs adaptés », a-t-il proposé.Par ailleurs, la question de l’utilisation des outils électroniques a été abordée comme un facteur pouvant affecter l’éducation. Toutefois, le professeur Melbert a nuancé ce point en affirmant que les réseaux sociaux ne sont pas en eux-mêmes responsables du déclin éducatif. «Utilisés comme moyens d’éducation et de transmission culturelle, ces outils peuvent au contraire contribuer à enrichir l’apprentissage des enfants et leur permettre de transmettre ces valeurs à leur tour», a-t-il conclu.
