Le président du Mouvement des entreprises comoriennes (Modec), Mourad Bazi, a convié la presse hier lundi dans son bureau pour parler de la conjoncture économique du pays. Plusieurs sujets notamment l’inflation, les taxes douanières et la garantie bancaire que l’Etat comorien avait mise en place pour les commerçants ont été abordés. C’était également l’occasion pour Mourad Bazi d’évoquer les différents projets initiés par les partenaires au développement comorien.
Au sujet de l’inflation, et plus généralement des prix des denrées de première nécessité, le président du Modec a déclaré que son organisation en collaboration avec l’association des consommateurs, la chambre de commerce, le ministère de l’Economie et la nouvelle Opaco, a soumis une proposition et a listé douze produits de première nécessité. L’idée, selon lui, est de voir comment les importer, instaurer la licence, revoir la politique de distribution de ces produits et aussi contrôler la qualité.
Quant à la question des garanties bancaires au profit des commerçants, le président du Modec a fait savoir qu’il y a une première opération «qui s’est bien passée et tout a été remboursé”. Selon le président, Cette garantie n’était pas à 100% utilisée suite à des problèmes de transport, ce qui a fait que beaucoup d’opérateurs ont eu peur de solliciter cette garantie».A en croire Mourad Bazi, pour éviter cette même crainte, «la commission est en train de voir le renouvellement de cette garantie avec des moyens qui peuvent encourager les gens à l’utiliser comme le transport maritime, le taux qui était imposé ou encore la période de cette garantie».
«Revoir la politique de notre monnaie»
Le patron du Modec a évoqué la question de la zone de libre échange des pays africains (Zlecaf). Sur ce sujet, Mourad Bazi dit travailler avec le ministère des Finances et la douane pour faire en sorte que 90% de ces produits soient exonérés à un taux de 0% pour que 10 seulement soient taxés. «Il faut protéger ce qu’on peut protéger nous mêmes, que ce soit en produit ou service», a-t-il suggéré.Au sujet des valeurs douanières dont aucune solution n’a été trouvée jusqu’à présent, le président du Modec a préconisé la création d’une commission de conciliation prévue d’ailleurs dans le code de la douane. Selon lui, «c’est la seule solution. Dans cette commission, il y aura des transitaires, des douaniers, des magistrats et des organisateurs du secteur privé».
Par rapport à la hausse du prix de la baguette de pain, Mourad Bazi dit avoir été surpris comme la plupart des citoyens. «Le pain est passé de 100 francs à 150 francs et le pire c’est qu’en dehors de la capitale, le pain est vendu à 250 francs».Pour pallier à cette hausse exorbitante du coût du pain, le président du Modec a invité les autorités à repenser à la structuration des prix. «Il faut penser à refaire circuler notre monnaie. Désormais, on ne parle plus de 10 francs ni de 25 francs. Les produits qui coûtaient 100 francs sont passés directement à 150 francs ou 200 francs, c’est-à-dire une hausse de 100%. C’est une politique à revoir rapidement».Mourad Bazi a tiré la sonnette d’alarme sur les prix des billets d’avion qui ont vraiment explosé. «Il est inadmissible de payer 300.000 francs pour un voyage d’une heure de temps Moroni-Dar es salam ou 400 000 francs pour Moroni-Tana. Je demande au ministre des Transports de faire quelque chose».