Pour renforcer la connectivité maritime au sein de l’archipel des Comores et avec les pays régionaux, trois navires sont actuellement en construction au nord de Fomboni. Ces chantiers navals, situés à la plage de Colas, témoignent du dynamisme local dans ce secteur essentiel pour la mobilité des biens et des personnes. Le plus petit de ces bateaux, d’une longueur d’environ quinze mètres, pourra transporter jusqu’à 100 tonnes de charge. Sa mise à flot est imminente, tandis que les deux autres navires nécessiteront encore un à un an et demi de travaux avant leur première navigation.
Ces constructions sont le fruit du savoir-faire de Moheliens âgés de 50 à 60 ans, qui, bien que pour la plupart non formés académiquement dans le domaine naval, démontrent une maîtrise impressionnante dans l’assemblage de navires adaptés aux besoins du transport de biens et des personnes..Parmi ces trois projets, le second navire appartient à Mohamed Ali Saïd, ancien gouverneur de Mwali, grand commerçant et figure reconnue dans ce secteur. Ce bateau, d’une capacité de charge estimée entre 300 et 600 tonnes, reflète l’expérience de ce dernier, précédemment propriétaire des emblématiques navires Mlezi 1, Mlezi 2 et Mlezi 3.
La circulation des biens et des personnes
Le troisième chantier concerne la réhabilitation de l’Alliance des Îles, un bateau construit à Djwaezi en 2001 et rénové à Fomboni il y a environ treize ans. Actuellement, ce navire bénéficie d’importants travaux de reconstruction, notamment le remplacement des tôles et d’autres éléments, afin de le rendre plus performant et conforme aux normes modernes.
«Je suis un mécanicien d’automobile, mais cela fait plus de 20 ans que je me suis converti au secteur naval en tant que mécanicien navigant. La construction de bateaux est un savoir-faire que j’ai hérité de mon père. Dans cette carrière, j’ai participé à l’assemblage de plusieurs navires à Mwali, notamment la vedette Benara, Massoungui Express, Île de Mohéli, Al Yasmine... », raconte Mohamed Ibrahim, constructeur actuel de l’Alliance des Îles et père de famille.
Ces bateaux, dont certains sont toujours en activité, jouent un rôle crucial dans la circulation des biens et des personnes au sein de l’archipel et dans la région.
Toutefois, les défis logistiques, notamment l’approvisionnement en matériaux importés, ralentissent souvent la progression de ces chantiers. La construction de navires adaptés aux ports comoriens, et en particulier à celui de Mwali, nécessite entre un et deux ans de travail assidu.
Abdillahi Housni