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Conseil de l’Ordre I Me Mahamoudou Ahamada devant le conseil de discipline

Conseil de l’Ordre I Me Mahamoudou Ahamada devant le conseil de discipline

Société | -   Mariata Moussa

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L’avocat sera entendu par ses pairs au sujet des propos tenus sur les ondes d’une radio en ligne. Me Mahamoudou Ahamada avait dénoncé «le silence, l’indifférence et la complicité» supposée de la justice après «les fraudes électorales» prétendues de la présidentielle de mars 2019 à l’issue de laquelle il était arrivé en deuxième position.

 

Le conseil de l’Ordre du barreau de Moroni se prononcera, le samedi 16 novembre prochain, sur la requête introduite par le procureur général, Mohamed Soilihi Djae, demandant «des sanctions» contre l’avocat et homme politique, Me Mahamoudou Ahamada. Introduite en conseil de discipline, hier matin, cette saisine intervient suite aux propos tenus par l’avocat au cours d’une interview accordée à une radio locale connectée à internet. Le candidat Juwa aux dernières élections présidentielles avait remis en cause la réélection d’Azali Assoumani, accusant la justice «d’y avoir joué un rôle». Des accusations rejetées par des hauts responsables de l’appareil judiciaire qui ont donc décidé de saisir le bâtonnier. Le conseil de l’Ordre est composé de neuf membres. Seulement, quatre d’entre eux se sont retrouvés pour examiner la requête en question. Pour le procureur général, porteur de cette requête, ces propos sont «intolérables».C’est ainsi qu’il a senti l’obligation de saisir le conseil de l’Ordre «afin que l’avocat réponde de ses actes devant la loi et ses pairs».

Un discrédit sur la justice

Le chef du parquet général a soutenu qu’«il est inacceptable car il intervenait en qualité d’avocat et parler de l’affaire de son client, l’ancien président Sambi. Il ne peut pas jeter un discrédit sur la justice, alors que la loi offre la possibilité de contester les décisions de la justice». Pour se défendre, l’avocat a tout d’abord soutenu qu’il intervenait en son nom propre, candidat à l’élection présidentielle de mars 2019. Dans son intervention, l’avocat et homme politique a reconnu avoir réitéré ces mêmes propos accusateurs, dénonçant «le silence, l’indifférence et la complicité» supposée de la Justice. Au sujet de ce discrédit relevé par Mohamed Soilihi Djaé, Me Mahamoudou Ahamada a rejeté toutes ces accusations.


L’avocat de Mahamoudou Ahamada, Me Fahardine Mohamed Abdoulwahid a demandé au conseil de l’Ordre de déclarer «l’irrecevabilité» de cette requête car «elle n’a pas lieu d’être». Selon lui, la saisine du conseil de discipline du conseil de l’Ordre se fait conformément à l’article 37.3 de la loi portant organisation de la profession d’avocat, «or les cinq principes qui entrainent cette saisine ne souffrent d’aucune quelconque violation. Ces cinq principes sont l’équité, le désintéressement, la modération, l’honnêteté et la probité, or en aucun moment, la requête introduite par le procureur général n’a relaté le manquement à ces principes». De son coté, Me Abdou El-wahab M’sa Bacar, a axé son intervention sur la légalité de conseil de discipline dans la mesure où le conseil de l’Ordre ne dispose même pas de règlement intérieur. A son tour, Me Youssouf M’sa a axé son intervention sur les professions incompatibles à celle de la profession. L’avocat peut faire de la politique sans le moindre souci.

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