Les pièces de 5 et 10 francs ne circulent plus. Et cela inquiète plus d’un. Certains observateurs n’hésitent pas à en déduire que cela impacte négativement l’inflation. La question a d’ailleurs été posée au gouverneur de la Banque centrale des Comores (Bcc) à l’occasion de sa dernière conférence de presse, le 25 septembre dernier. Younoussa Imani n’a pas nié le constat fait par de nombreux Comoriens.
Il reconnait les difficultés d’origine inconnues qui empêchent la circulation de ces pièces. La Bcc argue qu’il n’y a pas de raison officielle. Ainsi, les autorités monétaires indiqueront que les pièces de 250, 100, 50, 25, 10 et 5 francs sont toujours produites et ont toujours cours légal. Par contre, il rejettera la faute aux structures d’homologation des prix qui, selon lui, devraient prendre en compte les pièces. Par exemple, 128 francs, 15 francs, 95 francs, entre autres. Younoussa Imani encourage tout de même la population à utiliser la monnaie électronique, “car avec ce système rien ne se perd”.
Interrogé sur la question, le directeur du commerce, Abdou Nassur Madi, a souligné que la situation est réellement inquiétante. “Si les petites pièces ne circulent pas dans un pays, c’est économiquement très grave”, a-t-il souligné avant d’appeler la population à utiliser les petites pièces qui ont toujours cours légal.
“Je ne vois pas comment on est arrivé à cette situation. Il n’y a pas de raison officielle qui explique cette mise à l’écart des pièces de 5 et 10 francs. Donc je suggère à la population de les utiliser”, a-t-il interpelé, se demandant pourquoi on ne peut pas utiliser des pièces de 10 francs ou de 5 francs pour acheter un produit quelconque. “Qu’on nous informe au cas où un commerçant refuse de prendre ces pièces. On le poursuivra”, a-t-il assuré.
Abdou Nassur Madi se demande d’ailleurs pourquoi on accepte les grandes pièces et refuse les petites. “J’ai peur qu’on se lève un jour et trouver que la pièce de 25 francs est mise hors circuit”, s’est-il inquiété.
Concernant la conséquence relative au retrait non officiel de ces pièces de monnaie, le directeur du commerce accepte que, vu l’importance des pièces dans un pays, l’absence des pièces évoquées contribuerait à la cherté de la vie. “Les petites pièces sont très importantes dans un pays. Il faut regarder les grandes monnaies, les petites pièces sont toujours maintenues jusqu’alors. Je suis vraiment désolé de la situation. Il n’y aura pas de progrès économique tant que les petites pièces ne circuleront pas”, a-t-il observé, montrant que cela entre dans la masse monétaire d’un pays.
Abdou Nassur Madi a expliqué que l’absence de ces pièces a fait que les prix ne sont pas abordables. “Certes, il y a les prix fixés, mais aucune pièce de monnaie n’est exigée pour acheter. C’est à la banque centrale de prendre ces mesures, et celle-ci confirme que ces pièces n’ont pas été interdites”, a-t-il mentionné, demandant à la population d’utiliser les pièces de 10 francs et 5 francs. On rappelle que seule la pièce de 20 francs est officiellement retirée de la circulation.