A la veille du début du ramadan, les consommateurs et les agriculteurs se retrouvent confrontés aux défis persistants liés à la flambée des prix des produits alimentaires. D’où l’ouverture d’un marché spécial ramadan, alimenté principalement par les producteurs agricoles des Centres régionaux de développement économiques (Crde). Celui ouvert le lundi 10 mars au Rotary de Moroni a été marqué par la présence du ministre de l’Économie, Houmed M’saïdie, et du directeur de cabinet du président de la République, Youssoufa Mohamed Ali.
Sous un ciel dégagé et un soleil radieux, les consommateurs ont accueilli avec un certain soulagement les annonces du délégué concernant les prix compétitifs des produits agricoles. Le kilo de patates douces est fixé à 650 francs comoriens, la banane à 500 francs, le taro à 1500 francs et le litre de lait à 1250 francs. Il a été annoncé que le marché fonctionnera quatre jours par semaine jusqu’à la fin du ramadan. Cependant, quelques minutes avant l’ouverture, une mère de famille, visiblement contrariée, a exprimé sa frustration face à la volatilité des prix : «Les prix des produits alimentaires donnent le tournis.
Tout à l’heure le délégué a dit que le prix du taro rouge est fixé à 1500 francs le kilo et j’ai vu trois personnes l’acheter à ce prix, mais ensuite le prix a augmenté pour atteindre 1750 francs le kilo. C’est vraiment regrettable.» Heureusement, grâce à son intervention, l’ordre a été rétabli.
Une mauvaise communication sur les prix
Selon la vendeuse de taro, cet incident a résulté d’une mauvaise communication sur les prix entre elle et son supérieur, mais la situation a été rapidement rectifiée. Cependant, un père de famille a aussi exprimé son mécontentement face à cette faille de communication : «Ce genre de faute ne devrait plus se produire car cela montre une faille entre les projets financés par l’État et le gouvernement en matière de communication des prix.»
En réponse à ces préoccupations, le ministre de l’Économie a affirmé que toutes les dispositions et les négociations avec les commerçants sont déjà effectuées, et que le gouvernement veillera au respect scrupuleux de ces accords. Pour lutter contre le non-respect des prix, le ministère s’est dit prêt à lancer une campagne de contrôle à travers tout le territoire national afin de lutter contre la spéculation et le stockage illégal des produits alimentaires, ainsi que pour garantir la qualité des produits.
En dépit de ces défis, les consommateurs se sont montrés optimistes quant à la possibilité d’acheter davantage grâce à ces tarifs plus accessibles. Cependant, il reste à voir si les mesures prises par les autorités seront suffisantes pour assurer une stabilité des prix et répondre aux besoins de la population pendant ce mois sacré.
Par Saïd Toihir