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Consommation courante I L’anarchie des prix fait craindre le pire dans les marché

Consommation courante I L’anarchie des prix fait craindre le pire dans les marché

Société | -

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Les prix des produits de consommation de base ne cessent d’augmenter. Et c’est l’indifférence totale. Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas à cause d’une forte spéculation. Si certains en profitent pour faire monter les prix, d’autres ont préféré ne pas les augmenter. Certains épiciers font savoir, comme toujours, que la rareté des produits tire les prix vers le haut.

 

Grossistes, demi-grossistes, commerçants et vendeurs, c’est l’anarchie. Chacun fixe les prix de ses produits comme bon lui semble. Al-watwan s’est rendu, hier, dans certains magasins et épiceries de la capitale pour toucher du doigt la réalité des prix des produits de consommation courante. Au cours de notre passage, de nombreux clients, désabusés, ne cessent de crier.

Un carton de tomates à 200 francs le lundi et 3750 le mercredi

Fatma Youssouf, rencontrée au super marché Mag Market (à côté de la faculté Imam Chafiou) est venue faire ses courses. Mais la jeune femme se plaint d’avoir déboursé une importante somme pour si peu de choses.


“J’ai payé 25.000 francs pour si peu de produits mais le plus aberrant, c’est le prix d’un carton de tomates, j’ai payé 2 000 francs, il y a quelques jours. Aujourd’hui, on m’a facturé 3 750 francs”, dit-elle. Fatma Youssouf dit s’être aussi rendue dans une autre boutique à quelques mètres du grand marché Volo-volo, et livre un détail surprenant.

 

“J’ai retrouvé la même boîte de tomate à 2 000 francs, pourquoi cet abus et où sont les responsables ?”, se demande-t-elle. Tous les clients rencontrés se plaignent du niveau particulièrement élevé des prix, dénonçant “un abus” toujours impuni. Certains vendeurs ont toutefois gardé les mêmes prix d’il y a plusieurs mois, à l’exemple d’une boutique sise au quartier Oasis au nord de la capitale.


Les prix montent en flèche chez certains vendeurs et revendeurs.La bouteille d’huile de la marque Filma qui coûtait 750 francs se vend à 1250 francs.D’autres épiciers ont gardé leurs prix normaux, comme le gérant d’une autre boutique à Oasis, Nourdine Kassim. “Je ne compte pas abuser et profiter de la situation pour arnaquer la population. J’ai deux grossistes chez qui j’achète. Les prix n’ont pas changé, pourquoi les augmenterai ici ?”. A Hamramba, au sud de la capitale, les prix sont insupportables.

 

Une habitante du quartier « Buscail » et mère de famille dit avoir payé le pack d’eau de Salsabil, produit aux Comores à 2 000 francs au lieu de 1 500 francs. Le gérant d’une épicerie de la zone explique que la rareté des produits tire les prix vers le haut. “Si le paquet d’eau est vendu à ce prix, c’est tout simplement parce qu’il y a une pénurie et la société ne nous livre plus”, dit-il.

Une jeune femme qui a entendu notre conversation avec l’épicier n’a pas manqué d’intervenir pour dénoncer cet abus.“Madame je reviens du marché et je peux vous dire que d’ici quelques mois, nous aurons plus les moyens de nous payer à manger. La vie est trop chère, chacun fixe son prix. Pendant qu’on nous étouffe, les autorités croisent les bras”.

Nourina Abdoul-Djabar

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