Les produits périssables, c’est-à-dire susceptibles de se détériorer plus vite devraient être soumis à des conditions qui leurs sont propres de «24 heures à 72 heures» afin de faciliter le contrôle lors de l’importation et s’assurer ainsi de la qualité sanitaire et biologique des denrées alimentaires. Or dans les conteneurs ces produits «sont mélangés avec d’autres types d’aliments voire même, d’autres type de matériaux». Les normes de commercialisation devraient être subordonnées aux actions de contrôle avant, voire même après la décharge.
L’inspecteur général de contrôle sanitaire des aliments, Malida Abdel Kader Ahamada, a fait savoir que les triages se font normalement chez les importateurs car les bateaux, selon lui, ne disposent pas des normes conformes pour importer ce genre de produit périssables. Malida Abdel Kader Ahamada déplore «le non-respect des normes d’hygiène» et les garanties nécessaires liées à l’importation des produits périssables, citant notamment le niveau de température exigé selon le type d’aliment.
Des tomates et patates pourries dans le marché
«Des lots de tomates fraîches en provenance de Madagascar et Tanzanie entre fin novembre et début décembre dont 70% n’étaient pas du tout bonnes. Depuis leur arrivée au port, des constats ont été faits par nos agents. Comme on ne pouvait pas effectuer de contrôle sur place, nous étions contraints alors de partir chez les importateurs pour faire le triage. Et avant de finir le triage, le lendemain ces derniers ce sont permis d’emmener les produits dans les marchés», a-t- il avancé.
«La santé publique et la protection des consommateurs sont les grandes priorités de l’action administrative car la sécurité sanitaire des aliments en est une de ses composantes essentielles pour la population», a-t-il indiqué. L’importation et la mise sur le marché des produits périssables entres autres dépassent le cadre des responsabilités de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, la pêche et l’environnement (Inrape), a-t-on constaté.
«Le gouvernement comorien devrait accompagner les mairies pour lutter efficacement contre ce fléau et ces pratiques qui ne cesse de se répéter. Il faut qu’on recommande des bateaux qui répondent aux normes pour ce genre d’importation. Avoir des conteneurs frigorifiques, mobiliser même des petites chambres froides spécialisées pour le stockage afin de mieux accompagner les commerçants dans les marchés publics, car la chaleur en est la cause principale qui accélère le pourrissement des produits», a détaillé l’inspecteur général en charge du contrôle sanitaire des aliments.
En ce qui concerne la patate, le responsable de l’Inrape reconnait des moyens limités pour assure le contrôle. «Malheureusement, on n’arrive pas à contrôler les produits locaux. Ce qui est d’ailleurs le cas aujourd’hui. Des patates sont sur le marché. Par contre les produits en provenance de Ndzuani sont contrôlés au port de Mutsamudu avant le départ des bateaux», a-t-il indiqué.