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Consommation courante I Pénurie de farine et d’œufs en plein mois de Ramadhwani

Consommation courante I Pénurie de farine et d’œufs en plein mois de Ramadhwani

Société | -

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Les Comoriens ont débuté le jeûne du mois sacré mercredi 14 avril. Il s’agit d’un mois où on note une forte consommation de plusieurs produits de premières nécessités parmi lesquels la farine et les œufs. Les deux produits sont beaucoup plus consommés pour les gâteaux, galettes et autres pâtisseries. Sauf que face à la demande forte du mois de ramadhwani, ces produits sont quasiment introuvables.

 

Huparisa Ndahu engano (où avez-vous acheté la farine)? Ngapvo ngano (y a-t-il de la farine) ? Ehuono wana nkuhu iho (Avez-vous trouvé des œufs) ?». Au marché Volo Volo, les citoyens se rendent compte de la pénurie de deux produits bien consommés : la farine et les œufs.
Les exportateurs n’arrivent pas à répondre à la forte demande. Selon certains exportateurs, comme la société Multibuisness, cette pénurie est liée à la crise sanitaire. «On avait fait une commande au mois de Maoulid et pour les Mashuhuli (grands-mariage), on avait énormément de stocks. Mais vu le contexte sanitaire et l’interdiction des fêtes, notre commande a expiré. On s’est retrouvé avec de la farine pourrie. Pour ce mois sacré, on est incapable de répondre aux besoins de la population», explique le manager du magasin, Moussa Hassani. D’autres exportateurs avaient revu leurs plans de prévision de stock. «On a des conteneurs de farine qui sont au port de Moroni. On répondra aux besoins de la population en moins de 48h au plus tard», annonce le responsable de Vidjay import.


Tout au long du marché, une femme âgée, vêtue de son Abaya, exprime son mécontentement. «J’ai quitté le village pour venir chercher de la farine. Je vends des gâteaux au mois de ramadhwani, précisément du kuskuma et du futra. J’ai gaspillé de l’argent pour le transport, je n’ai pas eu ce que je voulais et mon commerce va être bloqué. Que dois-je faire ?», déplore Antouriya Abdallah.
Pour la société Nassib, l’on a un stock qui pourrait tenir et assurer 21 jours pour ce mois de Ramadhwani. «On utilise 2 tonnes par jour et ça ne répond pas à la demande.

Les œufs, une perle rare

On a décidé d’augmenter les tonnes. Sachant qu’on a un stock de 35.000 kilos restants», a fait savoir Houssam Chamssoudine des etablissements Nassib, avant d’annoncer «une forte chance de ne pas pouvoir tenir pendant le mois de ramadhwani». La prochaine commande peut connaitre un retard, selon ce responsable sachant les procédures à la douane ou au niveau de la manutention.
Cher, introuvable et indispensable... Alors que la crise de la farine se fait ressentir, les œufs connaissent le même sort. «Normalement, j’en achète chez les grossistes indiens. En cas de crise, je me procure depuis Ndzuani pour revendre à Moroni. Cependant, pour ce mois, les choses ont changé, il y a une hausse des prix. En achetant à Ndzuani pour revendre à Moroni avec les frais qui suivent derrière, j’aurai plus de perte que de bénéfices», affirme Said Baco, vendeur à Volo-volo. Une mère de famille dit ne pas «pouvoir faire des gâteaux à sa famille pour cause de pénurie d’œufs», sachant que les œufs font partie des produits essentiels en cuisine, surtout pendant ce mois de Ramadhwani où l’on en consomme pour les gâteaux et les desserts.

Nourina Abdoul-Djabar

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