Les tables, au marché de Fomboni, où s’étalent les poissons pour la vente sont quasi-vides. La zone est devenue un lieu à palabres et de sieste. Un vendeur de la place résume l’atmosphère : « il manque du poison de toutes les variétés, même le thon, la seule qualité que l’on peut trouver en cette période. Voilà, vous voyez les tables sont vides et on s’assoit pour passer le temps et prendre un peu d’air. Nous constatons que les clients ne cessent de passer pour voir s’ il y a une possibilité d’avoir du poisson» . Cette situation a précipité la fermeture des portes de poissonneries situées dans la capitale de Mwali.
Les activités des trois chambres froides à Fomboni sont au ralenti. Hamada Said, vendeur en gros et détail des produits carnés ne livre que de la viande congelée. Les congélateurs vides sont restés ouverts, bien propres et soigneusement rangé. «A Mwali, la situation est difficile. Un bateau transportant 5 conteneurs de produits carnés appartenant à Doudou est arrivé à Moroni. C’est une quantité qui ne va pas suffire à la consommation dans l’île de Ngazidja. Un autre bateau vient d’arriver à Ndzuani. Et nous ne pensons pas qu’il y aura de cargaison pour Mwali. Cependant, on attend l’arrivée d’un autre bateau entre le 5 et 10 janvier 2023 pour pouvoir obtenir une cargaison dans l’île», dit-il. Notons qu’actuellement pour s’offrir du poisson de bonne qualité à Mwali, il faut se déplacer soit vers le sud (Nyumachuwa) soit vers l’ouest de l’île à Miringoni et Barakani.
Une situation difficile
Pour Rachid M., un pêcheur de Hoani, le climat y est pour quelque chose. «La pénurie de poissons en cette période est due au climat de perturbation qui règne au niveau de la mer comme sur terre. Nous sommes en période de Kashkazi. Et normalement, il doit y avoir de la pluie mais il ne pleut pas et il existe aussi un phénomène au niveau de la mer qui déstabilise les eaux de mer et les poissons n’osent pas flotter. C’est la raison pour laquelle les pêcheurs n’arrivent pas à trouver les fruits de mer», fait-il savoir.Fatima Mohamadi, responsable de famille, jure que la crise du poisson pèse lourdement sur le quotidien des citoyens. «La situation est très difficile, elle est insupportable pour nous qui ne consommons pas de la viande. Les enfants souffrent beaucoup car ils ne trouvent pas les ailes de poulet et le manque de poisson fait qu’ils ne mangent pas bien. Ils ne sont pas satisfaits de la nourriture qu’on leur donne».