Une pénurie de riz, un aliment de base pour les comoriens, sévit à Mwali comme dans les autres îles. La population ne vit que grâce aux produits locaux à savoir les bananes, des maniocs, taros et ignames et légumes.L’Office national d’importation et de commercialisation du riz (Onicor) avait acheminé, le 25 août dernier, un lot composé du riz de qualité “Kayiri” à Mwali où il ne vendait qu’un sac de 5 kg pour chaque client : “un sac de riz de 5 kg était vendu à 4000 fc pour une famille nombreuse qui consomme deux kilogrammes par jour, cela ne fait pas du tout l’affaire, c’est juste deux jours et une journée de bouillon. Nous vivons une grave pénurie de riz”, a souligné, l’air furieux, un client de la place. Le prix du sac du riz ordinaire est vendu, durant le mois de juillet 2022, dans certains magasins à 9500 fc à Fomboni au lieu de 7000f, le prix fixé par l’Etat à l’époque. Et en zone rurale, le sac était vendu à entre 10.000 fc et 15.000 fc. Pour le riz de luxe, le prix, pour les chanceux, avait aussi augmenté à hauteur de 25%, soit 1500 fc le kg au lieu de 1500 fc le petit sac d’un kilogramme.
Manque de vermicelles et du macaroni
Une situation qui a échappé les forces de l’ordre et les agents de service de contrôle des prix car un client qui est dans le besoin n’ose pas dénoncer ces vendeurs. Notons que dans l’île de Mwali certaines familles se procuraient des macaronis et des vermicelles à la place du riz. Sauf que ces produits manquent totalement à Mwali.
Suite à la situation difficile qui sévit à Ndzuani, les citoyens achètent farine, vermicelles et macaroni pour envoyer à leurs familles à Ndzuani, d’où la pénurie de ces autres produits alimentaires dans l’île. Le paquet de vermicelle qui coûtait 500 fc est à 750 fc, le litre d’huile végétale se vend à 1500 fc au lieu du prix initial de 1000 fc. Le prix de la baguette de pain reste le même mais les grammes ont diminué et la quantité produite par jour n’est pas suffisante. Pour la consommation de la soirée, il faut en acheter de bon matin.
Actuellement, ce sont les produits vivriers qui sont beaucoup consommés par les habitants de l’île. Ces produits deviennent encore rares. “Nous vivons une inflation flagrante sur la vente des produits de base au marché de Fomboni, en plus ils sont vendus en petite quantité, chaque vendeur fixe son prix selon sa guise”, a dénoncé une femme rencontrée au marché de la capitale de l’île.Un tas de patate douce à 1000 fc, soit la moitié d’une main de bananes vertes fait un tas de 500 fc, trois petits tarots coûtent 500 fc. Ce sont les oranges et les légumes qui sont à gogo au marché de Fomboni. Un tas de 5 oranges à 500 fc, un kilogramme de carotte pour 1500 fc, un kilo des tomates à 500 fc et du concombre à 1000 fc. Un système nouveau s’installe dans l’île : se nourrir une seule fois par jour, que l’on a dénommé “un ya ulawa”.
Les produits halieutiques étaient moins chers à Mwali. Mais tout a basculé. Actuellement, un kilogramme de poissons rouges, ou petits poissons est à 2500fc au lieu de 1500 fc et le thon, c’est à 1500 fc au lieu de 1250 fc. “Comme le prix du carburant est en hausse, nous ne pouvons pas rester sur les prix d’avant, notre produit doit suivre aussi le rythme car c’est après la vente des poissons que nous allons pouvoir acheter les autres denrées alimentaire”, raisonne Fayidine, un vendeur de poissons au marché de Fomboni. Rappelons que c’est le même raisonnement défendu par les vendeurs des produits vivriers au marché de Fomboni.