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Consommation locale I Tomates en abondance à Fomboni, une opportunité pour l’innovation

Consommation locale I Tomates en abondance à Fomboni, une opportunité pour l’innovation

Société | -   Housni Hassani

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Une production record de tomates à Mwali pousse les agriculteurs à innover pour limiter le gaspillage, avec des solutions de conservation ingénieuses et des prix avantageux pour les consommateurs locaux.

 


À Fomboni, capitale de l’île de Mwali, les tomates inondent les étals du marché. Le prix du kilogramme, autrefois fixé à 2000 francs, est désormais réduit à 500 francs, parfois même moins. Cette baisse s’explique par une production abondante qui entraîne une saturation du marché. Faute de demande suffisante, beaucoup de tomates finissent par pourrir, une situation que certains entrepreneurs tentent de transformer en opportunité.


L’agriculteur Fayçal Bianrifi, par exemple, récolte jusqu’à trois tonnes de tomates tous les trois ou quatre jours sur son exploitation. Pour éviter de gaspiller cette abondance, il a pris l’initiative de vendre ses tomates à un prix encore plus attractif, à 350 francs le kilo, par l’intermédiaire de sa coopérative agricole « Wassideyikina ». Selon une vendeuse du marché, les tomates sont particulièrement prisées en cette saison, car elles sont essentielles à la cuisine comorienne.


Toutefois, une jeune entrepreneuse de Siry Zourdani, Faenlafati Issoufa Ali, a trouvé une solution innovante au problème du gaspillage. Diplômée en sciences de la terre et de l’environnement à l’Université des Comores, Faenlafati a acquis des compétences en agriculture lors de ses formations dans diverses structures, telles que l’entreprise agricole Comores Vanilla, le Crde (Centre régional de développement économique) de Fomboni, et la Fadesim (Fédération des acteurs du développement économique et social de Mohéli).


Elle a mis au point une technique de conservation des tomates fraîches en utilisant des cendres de bois, permettant de préserver les légumes pendant six mois dans des bouteilles. Sous sa marque « Fabio », ses tomates pelées conservées offrent une alternative durable pour éviter les pertes liées à la surproduction. «J’ai initié ce projet avec deux collègues, car à Mohéli, entre août et octobre, c’est la période propice pour la culture des tomates. Le marché est saturé, et beaucoup de tomates sont jetées à cause du pourrissement.

Les habitants ne parviennent pas à les consommer à temps», explique-t-elle. Son principal défi est désormais de trouver des bocaux pour stocker les tomates, car d’ici un mois, la disponibilité de ce légume va diminuer. L’initiative de Faenlafati montre bien comment l’ingéniosité et la formation peuvent transformer une situation d’impasse en une opportunité commerciale et environnementale.

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