Annoncée depuis des mois, la signature du contrat pour la construction d’une centrale solaire au nord de Ngazidja reste jusqu’à maintenant en suspens. Les travaux de cette deuxième centrale sont apparemment loin d’être lancés malgré la politique du gouvernement visant à se passer des énergies fossiles. Pourtant, la construction de ladite centrale pourrait permettre à la société nationale de l’électricité des Comores (Sonelec) de disposer de six mégawatts d’énergie propre au niveau de l’île.
Au niveau du ministère de l’Energie, le projet de construction de cette nouvelle centrale solaire reste «importante pour pouvoir atteindre l’objectif d’alimenter H24 et respecter les engagements du pays en matière de réduction des énergies fossiles». «Les techniciens des deux parties se sont rencontrés à plusieurs reprises. Nous échangeons sur des questions techniques. Nos juristes et leurs juristes (les juristes de la société Innovent, ndlr) y avaient tous leurs mots à dire. Il s’agit d’une question de temps, le contrat pourrait être incessamment signé. Une récente version du document convient aux deux parties. Une dernière version est presque en vue», indique le secrétaire général adjoint du ministère de l’énergie, Saïd Mohamed Nassur.
Augmenter la capacité de stockage
Un responsable de la société Innovent nous confie que la société française se prépare, de son côté, à multiplier la capacité de stockage de la future centrale une fois mise en marche. «Elle sera plus grande que notre capacité actuelle à Fumbuni pour permettre plus d’économies de gasoil au profit de la Sonelec. On prévoit la même chose à Mitsamihuli, donc environ une centrale de trois mégas avec des batteries d’une capacité de stockage de six mégas. Ça sera dimensionnée en fonction de la centrale», précise notre source au sein d’Innovent.
A l’en croire, la société française se dote actuellement d’une capacité de stockage d’un méga à Fumbuni, mais des batteries de deux mégas supplémentaires arrivent d’ici septembre pour tripler cette capacité. «L’investissement supplémentaire est fait par innovent pour aider la Sonelec à éteindre encore plus de groupes lors de la synchronisation «, fait-elle savoir.Le contrat d’achat d’énergie, signé en février 2019, par le ministre de l’Energie de l’époque, le directeur général de la Sonelec de l’époque, et l’administrateur général d’Innovent Comores, ne cessait de défrayer la chronique.
Il s’agit plus précisément des clauses «take or pay». Des cadres de la Société nationale de l’électricité des Comores (Sonelec) fustigent anonymement un contrat «XXL favorable à la société Innovent».Des commentaires pourraient être légitimes si l’on se réfère à l’analyse faite par un expert en énergie électrique, Alain Doulet, engagé au bénéfice du renforcement des capacités de la direction générale de l’énergie. Serait-il le même cas?