Le directeur général de la société Comores câbles a tenu, hier lundi un succinct point de presse dans son bureau. Au cours de cette rencontre aves les journalites, Ali Karani a abordé deux sujets notamment le bilan de 2020 ainsi que les perspectives de la société dont il dirige depuis maintenant 5 ans. Mais c’est surtout sur le second poit qu’il s’est beaucup trop étalé. Comme dans la plupart de ses intervations devant les medias, le directeur général de Comores câble est revenir sur l’avenir du principal câble international à l’origine même de la création de la société : le câble Eassy.
«Je le répète assez souvent qu’un câble possède une durée de vie qui se situe entre 20 et 25 ans. Eassy a été lancé officiellement en 2010. Donc, nous devions nous préparer à le remplacer en 2031. On ne peut pas plus attendre la dernière année pour commencer à réfléchir sur l’alternative. Puisque nous sommes conscients, qu’une étude nécessite 5 ans au minimum. Nous avons déjà identifié un câble appelé 2Africa», a introduit Ali Karani.
Lancé par Facebook avec un groupe de 7 opérateurs de renommée mondiale à l’instar de Saudi Telecom, Orange, Égypt Telecom ou encore MTN Global Connect, ce câble, le plus long au monde avec ses 37.000 km, parcourt pas moins de 4 continents. S’il sera opérationnel d’ici 2023 ou au plus tard 2024, pour faire partie de ce club et avoir droit à 500gb, Comores câbles doit apporter sa contribution estimée à 30 milliards de dollars soit donc la bagatelle somme de 31.450.380 millions de dollars américains, soit 13 milliards de francs comoriens.
«Pour espérer amortir pendant 15 ans, nous devons aussi être capables de verser 72 millions de francs par mois. Sans compter les coûts de la maintenance», a souligné Ali Karani qui n’a pas non plus dévoilé les parts que le pays détiendra en versant cet argent. Dans Eassy, les Comores ont une part évaluée à 1.30%.
978 millions en chiffre d’affaires
La somme est colossale, reconnait le conférencier, mais n’est pas impossible à réunir si le pays possède de nombreux opérateurs. Car plus les opérateurs sont nombreux, plus les coûts deviennent supportables. Rappelons qu’à l’heure actuelle, au niveau national, seules deux sociétés achètent la capacité auprès de Comores câbles. Le principal fournisseur de capacité a-t-il les moyens d’intégrer ce consortium ? Difficile de le dire.
A propos des avantages liés à l’installation d’un câble comme 2Africa, le directeur de Comores câbles en a cité quelques-uns. «Notre positionnement est stratégique déjà. Si nous rentrons dans ce consortium, nous aurons accès à 23 pays et 26 stations. 2Africa passe de l’Afrique du sud, jusqu’à Marseille en passant par la Grande Bretagne. La capacité attendue sera 3 fois plus élevée que celle disponible dans les câbles utilisés dans le continent africain», a-t-il énuméré.
Toujours est-il que pour que les consommateurs puissent en bénéficier des technologies qui accompagneront le câble 2Africa, les pays concernés doivent disposer de meilleures infrastructures. Actuellement, 16 pays africains seront reliés à l’instar du Sénégal, le Djibouti pour ne citer que ceux-là. En ce qui concerne le bilan de la société, Ali Karani s’est contenté de livrer uniquement le chiffre d’affaires de l’année 2020. Il est de 978 millions de francs. L’année précédente, il était à 1,6 milliards. Une régression causée en partie par les créances de ses clients non recouvertes et finalement épongées.