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Construction du port de Mbwangoma I L’exploitation de la carrière de Domoni temporairement suspendue

Construction du port de Mbwangoma I L’exploitation de la carrière de Domoni temporairement suspendue

Société | -

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Le ministère des Transports recommande à la coordination du projet de saisir l’entreprise The Arab Contractors afin de recruter des bureaux d’études pour mener, dans les plus brefs délais, des prospections sur quatre sites identifiés à proximité de Bandar-Salama.

 

Dans le cadre du projet de connectivité inter-îles des Comores (Picmc) et de l’extension du port de Mbwangoma, le Secrétaire général du ministère des Transports maritimes et aériens, Madi Kapachia, a signé, le 20 janvier dernier, une note ordonnant l’arrêt immédiat, mais temporaire, de l’exploitation de la carrière de Domoni pour des raisons environnementales.Cette note, adressée à la coordination du projet, recommande en parallèle le lancement d’études sur les sites de Bandar-Salama afin d’évaluer leur potentiel pour la construction du port.

«Cette décision est motivée par la nécessité de réaliser des études approfondies d’impact environnemental, géophysique et géotechnique afin de garantir la viabilité et la durabilité du projet. Nous vous demandons également de saisir l’entreprise The Arab Contractors pour recruter des bureaux d’études et lancer, dans les plus brefs délais, des prospections sur les quatre sites identifiés à proximité de Bandar-Salama. Ces sites devront faire l’objet d’études approfondies, conformément aux normes en vigueur», peut-on lire dans la note ministérielle.


Le document précise également que The Arab Contractors doit fournir les plans d’aménagement du nouveau site aéroportuaire ainsi que ceux relatifs à la prévention et à la gestion des risques, aux impacts économiques et sociaux du projet. Il est aussi demandé à l’entreprise de démarrer les travaux d’aménagement de la voie d’accès au port. « Enfin, nous exigeons avec fermeté l’achèvement de ces deux activités avant le 10 février», insiste le ministère.

Des études datant de 1997

Parmi les sites identifiés pour ces études figurent les carrières de Mbangani, situées à proximité de l’aéroport, et le mont Chilé de Djwaezi. Mindhiri, alias Tsira, un expert environnemental de l’île, émet des réserves quant aux motivations réelles de l’entreprise The Arab Contractors. «Je pense que cette société remet en cause l’exploitation de la carrière de Domoni en évoquant des risques environnementaux très élevés, alors qu’en réalité, elle cherche à éviter des coûts supplémentaires. Mais l’exploitation de ce site, bien qu’elle soit complexe, reste idéale pour ce type de travaux», explique-t-il. Il rappelle qu’une étude d’impact environnemental avait déjà été réalisée en 1997 sur l’ensemble de l’île par une société allemande, Hydroplan, et validée ensuite par une entreprise sénégalaise.


Ces études avaient identifié deux carrières exploitables : celle de Domoni et une autre à Nioumachoi, au sud de l’île. «Le problème, c’est que la carrière de Nyumashuwa est trop éloignée du site de construction du port. Quant à la carrière de Mbanganis, il faudrait creuser entre 10 et 15 mètres de profondeur pour trouver des roches exploitables. Où seront déversées les grandes quantités d’argile extraites ? Sachant que ce site est proche de l’aéroport, il y a un réel risque de glissement de terrain», conclut notre environnementaliste.


Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, Tsira appelle les autorités locales à réagir, non seulement pour l’avenir du port, mais aussi pour garantir le respect de l’environnement, alors que Mwali a été classée réserve de biosphère mondiale par l’Unesco en 2021. Bien que la suspension soit présentée comme temporaire, cette décision laisse la population de Mwali perplexe, impatiente de voir ce chantier, considéré comme un levier clé du développement socio-économique de l’île, enfin démarrer.

       Abdillahi Housni

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