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Contre la pollution au plastique I Une quantité importante de sachets incinérés à Domoni

Contre la pollution au plastique I Une quantité importante de sachets incinérés à Domoni

Société | -   Ahmed Zaidou

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Le chef de la brigade estime que la loi ne suffit pas pour mettre un terme au trafic et que de nombreux usagers banalisent le phénomène. «Les gens n’ont pas peur de toujours importer des sachets plastiques malgré la loi qui l’interdit.

 

La brigade du centre douanier de Mutsamudu Port a incinéré, samedi à Domoni, près de «3 000 colis» contenant des sachets plastiques d’une valeur de près «de 250 millions de francs». Le chef de la brigade, Farouk Ali Mohamed, a livré des détails de la saisie. «Nous avons trouvé des sachets dans des cartons de bonbons, d’huiles moteur, dans des pneus de camion ou des ballons comme si c’était de la friperie».L’importation et la commercialisation des sachets plastiques sont interdits sur le territoire national après l’adoption de la loi Oumouri N°17-011/Au, portant «interdiction de la production, de l’importation, de la commercialisation et de la distribution des emballages et sachets plastiques non-biodégradables». Le texte a été promulgué en 2017.


Un moratoire de plusieurs mois avait été accordé aux importateurs. Mais il a depuis longtemps expiré. Malgré tout, certains continuent à défier la loi et à contourner les circuits d’acheminement pour faire entrer le produit aux Comores. «Les importateurs cherchent, à chaque fois, de nouvelles techniques pour faire entrer les sachets dans le pays. Sûrement, il y a ceux qui sont passés et que probablement certains sachets, en vente dans l’île, proviennent de Moroni, acheminés par vedette», croit savoir Farouk Ali Mohamed. Le chef de la brigade du centre douanier de Mutsamudu Port promet de frapper encore fort en cas de récidive ou de découverte d’une chaîne frauduleuse de transport des sachets plastiques au départ ou à l’entrée de Ndzuani. «La loi interdit l’importation, la production, la commercialisation ou encore la distribution des sachets. C’est pourquoi la brigade mobile de la douane, la police et la gendarmerie interviennent pour traquer les trafiquants de sachets passés sous notre sécurité. Ceux qui vendent des sachets plastiques doivent être arrêtés», prévient le douanier.

«Une valeur de 247 millions de nos francs»

Le chef de la brigade estime que la loi ne suffit pas pour mettre un terme au trafic et que de nombreux usagers banalisent le phénomène. «Les gens n’ont pas peur de toujours importer des sachets plastiques malgré la loi qui l’interdit. Les sachets saisis ont une valeur de 247 millions de nos francs. Ce sont 2 849 paquets de sachets, tous provenant de Dubaï, aux Emirats arabes unis. C’est beaucoup d’argent qui aurait pu être investi, sans compter du séjour à Dubaï, des amendes qui peuvent aller de 100 mille à 10 millions de nos francs ou encore l’emprisonnement», dit-il, promettant d’agir prochainement. «D’ici peu, nous irons traquer ces trafiquants avec l’aide de la police et de la gendarmerie», annonce le chef de la brigade, que nous avons pu rencontrer avec beaucoup de difficultés au port de Mutsamudu.


Les vendeurs de la place, qui ont quelques sachets en vente dans leurs boutiques, n’ont pas souhaité réagir à cette opération de saisie et d’incinération des sachets. Le marché du sachet plastique prospère encore dans les îles. Dans les marchés et les épiceries, le prix du sachet atteint la somme record de 100 francs comoriens (contre 50 francs il y a quelques mois), soit une hausse de 100%.Les importateurs innovent des techniques, déjà rodées, visant à les importer, bien que des interrogations planent encore sur leurs capacités de contournement. N’y a-t-il pas de complicité dans la chaîne d’importation des sachets aux Comores ?

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