Doublons de salaires, agents fictifs ou agents en situation confuse, le contrôle physique des agents de l’Etat engagé depuis le mois d’octobre dernier n’a pas encore fini de livrer ses secrets. Sans approfondir l’enquête, ces trois anomalies constatées qui sautent aux yeux au cours de cette opération de contrôle, ont fait état d’un préjudice provisoire de plus de 100 millions de francs comoriens.
Lire aussi : Contrôle sur agents de l’Etat : Un préjudice de 63,023 millions de francs suite au doublon de 51 agents
L’évaporation de cet argent est répartie de la sorte : 63 millions attribués aux agents qui percevaient un double salaire auprès de l’Union, les agents fictifs constatés auprès du commissariat à l’éducation de Ngazidja dont le préjudice est évalué à plus de 25 millions et les 11 millions évaporés pour des agents dont la situation est confuse. Il s’agit des cas d’agents de l’Etat censés être en poste à l’étranger et qui perçoivent un salaire de plus d’un million de francs comoriens, alors qu’ils se trouvent à Moroni. Ou le cas d’une personne carrément inconnue d’une ambassade qui perçoit un salaire d’un million.
Selon le secrétaire général du ministère de la Justice et de la Fonction publique, Jean Youssouf, responsable de ce contrôle, ces chiffres font partie des premiers résultats de l’enquête. A première vue, nous avons découvert ces différentes anomalies, ce qui veut dire qu’au terme de l’enquête le préjudice sera plus important.
Au sujet des agents fictifs constatés particulièrement auprès du commissariat à l’Education de Ngazidja,
il s’agit la plupart du temps, de personnes recrutées et qui percevaient un salaire d’enseignant lesquelles ne se sont jamais présentées auprès des établissements scolaires.
Pour le secrétaire général, la réalisation du contrôle physique au niveau du commissariat à l’éducation de Ngazidja a été simple et rapide grâce à la participation de l’intersyndicale des agents de l’éducation. “J’espère qu’il en sera de même à Ndzuani et Mwali car les deux gouverneurs se sont montrés disponibles à nous accompagner dans cette opération”.
A en croire Jean Youssouf, au regard de ces gravités, le ministère a agi immédiatement pour stopper ces fuites d’argent. “Notre rôle se résume à faire le contrôle et émettre un rapport, mais pour des cas flagrants comme les trois que nous avons cités, nous avons sévi immédiatement car ne pouvions pas laisser le préjudice se creuser davantage”. Au sujet de ce rapport, le secrétaire général a déclaré qu’un rapport partiel sera remis d’ici fin novembre et le rapport final en fin décembre.
Au terme de son intervention, le responsable de ce contrôle a salué la collaboration des gouverneurs des îles qui se sont appropriés l’opération et ont permis de faire le travail rapidement.